UAE Tour
Dédicace à Igbur, je lui avais spoil ma montée
Cette course est adossée à la présentation de l'UAE Tour 2019
20 Décembre. Alors que se prépare la nouvelle année côte Europe, froid et neige en perspective, les chaudes terres des Emirats Arabes Unis délivrent le verdict de leur nouveau parcours. Une semaine et demie plus tôt, j’ai déjà demandé à réaliser sa présentation, pensant naïvement que la fusion d’Abu Dhabi et de Dubai ne pouvait que donner un meilleur parcours C’est un peu « ma zone » comme je me le plais à l’imaginer, déjà en train de penser à alimenter les topics de l’Oceania Tour et de l’Asia Tour. Impatient que je suis, je commence à regarder ce qui apparait sur le forum, et las je repars. Flo76 vient de poster les profils du parcours, et bien que la dénomination TTT ait effleuré mon regard un instant, c’est les deux premiers profils, plats comme des planches à pain, qui m’attirent le plus. « Du plat, encore. Qu’avons-nous ensuite ? ». Jebel Hafeet, auquel on ne pouvait que s’attendre, puis Hatta Dam. « Du classique ». Les deux derniers profils plats n’obtiennent pas plus une esquisse de ma part, et j’observe Jebel Jais, ravi de voir de la nouveauté, bien qu’en grande parcimonie. Oh, les pourcentages annoncés ne semblent certes pas valoir grand-chose, 25 kilomètres aux environs de 5%, mais j’ai l’audace de croire en un début de plat sur le profil, pouvant relever le final de quelques pourcents. Nous sommes alors passés en 2019, et je me décide enfin à mettre à l’épreuve du feu la montée sur OpenRunner, alors que je trace également Down Under à ce moment. C’est bien la tête toute retournée que je retourne de mes prospections. Non seulement mon intérêt initial pour Jebel Jais semble s’être envolé, les pourcentages ne dépassant guère le jaune pâle, mais mes premiers essais se frottent à un terrain ingrat. Certes, une chaine montagneuse traverse le pays, mais les pentes ocres, oranges ou grises voient un réseau inexistant s’accrocher non sur leur pentes mais dans les vallées les plus prononcées. Après seulement quelques minutes, mes espoirs de montagne s’envolent, tout comme mes simples idées de pentes ou de grimpettes potables. Je trouve certes quelques endroits qui semblent prometteurs, mais que faire face à des pentes de sable flirtant avec les 30% qui semblent plus adapté aux trucks qu’à autre chose ? Que faire également face à ces montées se terminant au milieu de nulle part, ne permettant que la vue à 360° sur les alentours, des grains fins surplombant les arêtes rocheuses à l’océan, qui flambe au loin sous les températures ? Même du côté d’Hatta Dam, la recherche de nouvelles routes ne donne rien, seuls des chemins battus par l’atmosphère comme exutoires à ma déception. Les routes traversent au plus rapide les barres de cailloux, parfois en creusant des tunnels, parfois juste en arasant les dunes martelant le paysage. Le constat, maigre et rachitique, s’impose à moi. Peut-on dire que le parcours de l’UAE Tour est un mauvais parcours ? Techniquement, si l’on se contente de deux courses de côtes et d’un chrono par équipe pour décanter le général, force est au moins de constater que les deux montées offrent un profil différent à même de voir des scénarios différents, le chrono est un exercice appréciable, et l’arrivée à Hatta Dam est toujours sympathique. Le parcours, en tant que tel, est cependant très fermé, et l’on ne peut dire qu’il soit bon si l’on considère d’autres qui offrent bien plus de possibilité, même en début de saison. Cependant, et c’est bien là que j’escomptais plutôt en venir, à fortiori face à une simple critique du parcours pas forcément justifiée dans son contexte, peut-on dire que le tracé est réussi par rapport à l’agencement global que l’on peut trouver dans le secteur ? A cela, la réponse ne peut-être que oui, un triple oui. On ne peut certes que critiquer le fait d’avoir des Courses de Côte, mais force est de constater que l’organisateur à fait de son mieux en aller cherchant les deux seules montées techniquement réalisables, goudronnées et avec de la place au sommet, mais ne disposant d’aucune accroche initiale (une seule route pour Jebel Hafeet, on ne trouve absolument rien autour qui s’élève plus haut qu’un dôme de maison), et que le parcours se révèle tout de même essayant d’offrir une certaines variétés. Si le constat s’avère décevant, il est en revanche presque sans appel tant les possibilités sont réduites…
Mais, alors que le désespoir s’est fiché dans ma poitrine…
…Une légère pression sur la molette de ma souris me laisse espérer une dernière fois. Quelques instants auparavant, à l’Est, sur la bordure donnant sur le Golfe d’Oman, une première solution m’est apparue dans les rues de Khor Fakkah s’est matérialisée en la présence de deux petits taquets dans les trois derniers kilomètres d’une hypothétique arrivée. Le premier, de 700 mètres, présente une déclivité supérieure à 11%, tout comme le second, lui long de 500 mètres seulement (le tout précédé d’un soupçon de non-goudronné). Le décor est parfait, se terminant à la retenue d’Al Rufaysah Dam, et l’arrivée semble largement dans les cordes d’une organisation…mais, une pointe de trop peu est encore présente. C’est donc sur les hauteurs d’Al Tawaian que se trouve mon salut, en une mince ligne blanche qui semble voltiger face à la pente. Premier tracé dans la zone, et résultats immédiats me donnant le frisson, enfin, avant le monstre que je trouverais quelques instants plus tard qui ferait passer cet ensemble de taquets pour de simples bosselettes. A la croisée de plusieurs chemins, une petite structure pour seule construction présente, je retrouve donc trois nouveaux bonds furieux : d’abord 800m à 12,5% puis 1000m à 10% et enfin 900m à 12%, le tout en l’espace d’à peine 5 kilomètres. Intéressant n’est-ce pas ? C’est cependant sur la montée que je vais maintenant présenter que j’aimerais attirer votre attention. J’ai même longtemps hésiter à le faire après avoir compris que celle-ci menait à un site militaire dans ce trou paumé…mais je tiens quand même à le faire pour montrer qu’il existe toujours des possibilités dans ce pays aux routes en pleine expansion, (au pire, 3 bicoques, une pépinière et une petite zone de plat au niveau du replat ça marcherait bien sur la Vuelta, alors aux Emirats ?) surtout que cette montée, j’ai du la faire moi-même, à la force de mon clic : pas de classification sur OpenStreetMap malgré la présence de ses lacets, j’ai du me mettre à la tâche et m’embringuer dans ses virages. 8500 mètres. 8500 mètres à 12.45% comme première impression. Rien que cela pourrait forcer l’admiration en premier temps, mais laissez moi donc vous donner quelques chiffres encore plus monstrueux de cette montée innommée : les 5500 premiers mètres sont à 14%, et comportent une section de 1700 mètres à 16.2%. Si ces chiffres vous donnent la sueur, n’en oubliez cependant pas que cette grimpette se veut de surcroit abordée par trois premier murs…Alors certes, la route mène à un site militaire, mais au moins est-elle entièrement goudronnée et pas moins large que certains montées. Rien que pour cela, l’on pourrait dire qu’elle mérite d’être présentée même si les chances de la voire sont nulles…Que nous réserve les Emirats dans les prochaines années ?
En bref, 2 étapes de plaine, 2 étape de Course de Côte pour les leaders, un TTT, et deux arrivées accidentées, de quoi contenter l'ensemble des coureurs.
Bord de mer, vent, plaine, grandes routes...Un grand classique de l'Uae pour aborder un sprint.Encore une fois, on vient bouffer du vent en parcourant l'ensemble de Palm Jumeirah, avec un bon demi-tour au milieu.La nouveauté, certes pas extrêmement crédible, mais tellement monstrueuse Bon, un petit passage non goudronné au pied de la montée n'est pas indiqué, mais il est clean et large, et ne devrait pas changer grand-chose au fait que la bagarre se fera dans les deux taquets finaux.Sprint dans le Nord du pays.Car il faut bien une deuxième étape pour décanter le tout, je préfère Jebel Hafeet à Jebel JaisHatta Dam pour terminer, légèrement durci en prenant l'autoroute dans les deux sens (et parce que OR ne voulait pas autrement aussi )