Les résultats bruts :
Pour la troisième année de suite, la formation Rabobank domine les classements individuels et par équipes. Si le total a baissé de 50 points par rapport à l’an dernier, l’homogénéité est toujours de mise avec 6 coureurs parmi les 18 meilleurs de la saison. Rappelons que ce classement se base sur les performances des 5 meilleurs coureurs de l’équipe. L’équipe bis, composée de Sánchez, Poels, Boom, Intxausti et Martens, aurait ainsi terminé 6e du classement avec 848 points. L’équipe ter, composée de Kelderman, Maaskant, Slagter, Clement et Bos, aurait quant à elle été à la lutte avec Euskaltel pour éviter la relégation (281 pts) ! En tête de classement, les fers de lance ont évidemment été Gesink et Mollema. Malgré un programme complètement différent, le premier conserve son rang 2013 avec seulement 2 points de moins. Vainqueur notamment de deux ardennaises, Mollema le suit à une trentaine de points.
Le podium est complété par Peter Sagan, qui a presque doublé son pactole de points de 2013. Le slovaque est présent sur tous les terrains, tout au long de l’année. Il porte à bout de bras son équipe puisqu’il lui a rapporté 502 de ses 545 points ! 2e du Giro et vainqueur de la Vuelta, Nibali n’avait jamais été aussi haut dans la hiérarchie, au contraire d’un Contador habitué des tops 5. Malgré un Tour de France raté, le madrilène a engrangé les points en début de saison.
Les deux autres vainqueur de grands tours, Kruijswijk et Froome, ne sont que 15e et 17e, preuve que leur saison était concentrée sur un unique objectif. Par rapport à 2013, notons les belles progressions de Hathaway (9e), Kreuziger (11e), Van Avermaet (12e) et De Gendt (14e), et au contraire les dégringolades de Wiggins (4e en 2013), Poels (6e), Boasson Hagen (10e), Van den Broeck (11e), et surtout Menchov (passé de 18e à 103e).
Au niveau des équipes, pas de surprise : les grosses formations sont toujours en tête. Avec la Liquigas en lieu et place de la BMC, c’est tout de même la première fois en 3 ans que le quatuor de tête n’est pas limité à Rabobank, Sky, RadioShack et BMC. La surprise vient de la 6e place du promu FDJ, qui s’est appuyé sur un très bon Offredo, secondé par Pinot et Bennati. Dans le bas du classement, la donne est plus compliquée. Orica et Ag2r ont longtemps été sous pression mais s’en sont finalement tirés. Grâce à un Hoogerland en état de grâce, Vacansoleil s’est aussi sauvée arithmétiquement. Malheureusement le sponsor a choisi de se retirer et l’équipe s’arrête donc à l’intersaison. Cela offre une chance à Euskaltel, 17e, qui n’a pourtant pas voulu s’en saisir. L’équipe basque est aussi en proie à des difficultés financières et choisit donc de poursuivre en conti pro avec un dégraissage d’effectif important. C’est donc Katusha qui reste miraculeusement dans l’élite ! Auteurs d’une saison indigne, les russes ne doivent pas laisser passer l’occasion de se racheter.
Sans surprise, les mêmes protagonistes du World Tour trustent aussi le classement CQ Ranking. Le podium est inversé puisque Mollema est nettement en tête devant Sagan et Gesink, qui l’avait emporté l’an dernier. Par rapport au classement World Tour, on note l’apparition de Stuart Hathaway dans le top 5 et de Tony Martin dans les 10.
Mais l’intérêt de ce classement réside dans les montées et descente qu’il engendre. Grâce notamment à un très bon Matteo Trentin, Argos a vite verrouillé le premier fauteuil. 15e au final, l’équipe néerlandaise devance même quelques équipes du World Tour. Il s’agira l’an prochain de stopper l’ascenseur, eux qui étaient montés en 2012 pour redescendre aussitôt, et donc remonter cette année. Le 2e ticket est quant à lui tombé dans la poche des français d’Europcar, après deux échecs consécutifs à la 3e place. Au même niveau que ses deux précédents scores, la formation de Jean-René Bernaudeau a profité d’une concurrence un peu moindre cette année. La pièce maitresse de l’effectif se nomme encore et toujours Thomas Voeckler. Malgré les performances de Gatto, Taaramae et Coppel, Farnese, Cofidis et Saur-Sojasun n’avaient pas des effectifs assez denses pour faire le match. Même constat pour la Lampre, qui descendait pourtant de l’échelon supérieur.
Plus bas dans le classement, une lutte de tous les instants préoccupe les équipes visant le statut professionnel. Descendue presque par accident en 2013, Colombia Coldeportes a très vite montré que sa place était en deuxième division. L’équipe se classe même 4e du classement continental ! Utensilnord et Amore & Vita profitent respectivement des bonnes saisons de Marks et Trussov. Quant à NSP, Roubaix, Rusvelo et Andalucia, ils ne cessent d’osciller entre les deux échelons. Enfin, 2014 marque la déchéance du cyclisme portugais. On vantait l’an dernier leur développement avec trois formations en conti pro ; du jamais vu ! La – Antarte semblait même s’être stabilisée après être montée fin 2012. Pourtant les trois équipes ont toutes été très loin du niveau requis pour se maintenir. À l’avenir, il faudra peut-être sacrifier une équipe pour stabiliser les deux autres, faute de réservoir suffisant.
Enfin, notons quelques mouvements administratifs en plus du sportif. Saur-Sojasun en est la première victime. La formation sera remplacée par IAM, dont l’objectif est à court terme de placer une équipe suisse dans le World Tour. Comme évoqué, Vacansoleil disparait aussi, mais l’équipe est cette fois reprise par un nouveau sponsor, Roompot, avec des moyens plus limités. Enfin, Amore & Vita n’a pas pu assumer la saison de Trussov. Neuf coureurs sous contrat n’étant pas assez, l’équipe ukrainienne a sagement choisi de rester en 3ème division. La Team NetApp a sauté sur l’occasion. Décevants relégués en 2013, les allemands ont encore déçu en loupant la remontée de quelques places malgré l’apport de Roelandts. Ce coup de pouce du destin leur sera-t-il profitable ?
Comme d’habitude, les sprinters sont à la fête. Avec une victoire de plus qu’en 2013, Sagan ne conserve pourtant pas ce titre officieux. Son tombeur est une des grosses surprises de la saison. Avec seulement deux succès sur les trois dernières saisons, qui auraient pu prévoir une récolte de 22 bouquets pour Nikolai Trussov ? Le russe a fait un ravage sur les courses de seconde zone. En 3e position, Trentin partage les honneurs avec deux grimpeurs-puncheurs : Mollema et Valverde. Le néerlandais a beaucoup gagné sur la Vuelta, ou encore sur les Ardennaises. Valverde a quant à lui fait des razzias sur les tours d’une semaine. Notons enfin qu’Adrien Petit, co-lauréat en 2013 chez Champion System, a bien digéré son passage chez Ag2r avec 9 nouvelles victoires.
Au niveau des équipes, Rabobank domine une nouvelle fois avec un nombre de victoires tout juste inférieur à 2013. Derrière, la Sky suit encore mais en passant quant à elle de 60 à 38 victoires « seulement ». 3e, les espagnols de Movistar ont eux doublé leur score.
Et de deux pour Robert Gesink ! Malgré l’absence de Grand Tour cette année, le titre de Champion du Monde a fait la différence. Vainqueur du Tour Down Under, 2e du Tour de Suisse et du Tour de France, vainqueur du GP de Québec et du Tour de Lombardie, sa régularité tout au long de la saison a été récompensée. Au contraire de Froome et Kruijswijk, dont les victoires sur le Tour et le Giro sont quasiment les seules perfs de la saison ; Nibali aurait notamment pu viser plus haut.