L’arrivée à Champéry était présentée comme un mouroir, cela s’est confirmé.
Ruijgh y perd 1’30’’ après avoir attaqué dans le Pas de Morgins auparavant. L’étape se joue donc au sprint entre 40 coureurs ; celui-ci est lancé par
Mollema sous la flamme rouge. Mais le néerlandais est facilement débordé, notamment par les hommes en forme sortant du Giro.
Betancur est l’un d’eux, mais on parle surtout de
Chris Froome. Pas besoin de repos pour l’anglais qui s’empare déjà du maillot jaune. Le lendemain,
Mollema essaye de faire la sélection dans la dernière bosse à 10 kms du but. Il parvient à emmener
Froome,
Schleck et
Rolland avec lui. Mais les poursuivants ne sont pas loin derrière. Ils parviennent à rentrer dans la descente pour une nouvelle arrivée en comité réduit, cette fois à 26 coureurs et en faux-plat descendant. Quelques sprinters sont encore présents, notamment les français
Coquard,
Roux et
Hivert, mais aussi
Matthew Goss. Mais comme sur le Tour de Catalogne quelques mois plus tôt,
Matej Mohoric profite d’un sprint décousu pour s’imposer en costaud devant
Anthony Roux ! La troisième étape est a priori la plus favorable aux sprinters. Ils sont en effet cette fois plus d’une centaine à se présenter dans la dernière ligne droite. En difficulté la veille,
Matthew Goss prend logiquement sa revanche devant deux français :
Bouhanni et une nouvelle fois
Roux.
Après cette mise en bouche, les premiers écarts se font à l’occasion d’un contre-la-montre tout plat de 34 kms autour de Villard-les-Dombes.
Dumoulin tient longtemps la tête avant d’être délogé par
Van den Broeck dans la dernière demi-heure. En tête aux intermédiaires, le belge s’imagine enfin ouvrir son compteur cette saison (et même fanny en 2015) car
Froome est en légère difficulté. Mais
Coppel signe une dernière portion canon pour finalement enlever arracher la première place. Habitués des victoires sur les chronos des grands tours, il signe sa première victoire sous les couleurs néerlandaises et s’empare en plus du maillot jaune. 6e de l’étape,
Froome est rejeté à une grosse minute.
Mollema est à 3’42’’ et devrait logiquement se mettre au service du français. Valmorel attend d’ailleurs les grimpeurs dès le lendemain. Les Lotto Jumbo tentent de laisser l’échappée subtiliser les bonifications. Mais les Sky ne l’entendent pas de cette oreille et s’appliquent à boucher le quart d’heure de retard dans l’approche plate de la montée finale. Déchainé,
Chris Froome y attaque littéralement dès le premier mètre. Au-dessus du lot, il s’en faut finalement d’un rien pour qu’il reprenne
Bakelants sur la ligne, mais c’est bien le belge qui arrache la victoire. Derrière, un trio français composé de
Rolland,
Barguil et
Bardet a joué crânement sa chance avant de connaitre des fortunes diverses dans la deuxième moitié d’ascension.
Barguil est celui qui s’en sort le mieux, 3e de l’étape mais à près de deux minutes de
Froome ! L’air du Dauphiné le transcende en tout cas comme l’an dernier. Un gros groupe termine à 2’34’’ dont
Van den Broeck et
Coppel. La sentence est un peu plus lourde pour
van Garderen,
Poels et surtout
Andy Schleck, rejeté à 3’30’’ sur l’étape et 6’18’’ au général ! L’étape du lendemain vers Grenoble voit
Coppel récupérer six secondes de bonifications en début de course, et surtout
Contador s’écraser sur le bitume. Le madrilène doit abandonner ! Heureusement, plus de peur que de mal car les examens ont confirmé que
Contador pourrait s’aligner au départ du Tour, son grand objectif de la saison. La victoire se joue au sprint entre 56 coureurs. Vigilant,
Belletti profite du placement approximatif de
Goss pour l’emporter !
Le dernier week-end commence par une arrivée tremplin entre le col du Noyer et Super-Dévoluy. La Sky se montre d’abord prudente, laissant filer un groupe de six outsiders à plus de 8 minutes au général sur la Route Napoléon, puis
Bardet et
Schleck au pied du Noyer. Mais quand le maillot jaune se décide à y aller, il n’est pas là pour trier les lentilles.
Van den Broeck est le seul à s’accrocher un temps avant de se résigner.
Froome avait parfaitement calculé, il dépose
Bardet et
Schleck sous la flamme rouge pour aller chercher… la deuxième place de l’étape ! Comme
Bakelants deux jours auparavant,
Monfort a en effet résisté après s’être débarrassé de ses compagnons à 15 kms de l’arrivée. Il sauve son Dauphiné plombé par une défaillance dès le deuxième jour.Le tremplin vers Risoul est la dernière occasion aussi pour
Mollema de sauver son Dauphiné, qui part à l’assaut de ces 150 kms dès le baisser de drapeau. Le col de Vars est monté piano par les Sky, ce qui permet au néerlandais de prendre suffisamment de marge avant la montée finale. Une étape et une remontée à la 5e place du général : lui aussi finit son Dauphiné d’une belle manière. Derrière lui,
Froome se montre de nouveau intraitable pour accrocher sa troisième 2e place de la semaine.
Rolland a cette fois été son adversaire le plus tenace mais termine tout de même à près d’une minute.
Coppel,
Kruijswijk et
Barguil gagnent eux 17 secondes sur
Van den Broeck, mais insuffisant pour progresser au général. Le belge reste sur le podium devant
Coppel.