Classiques canadiennes
GP de Québec :L’Atlantique a été traversé, deux semaines se sont écoulées, mais le vent ne s’est pas calmé pour ce Grand Prix de Québec. La course ressemble à une longue procession, chacun s’efforçant de se protéger du vent sans faire d’effort superflu aux relances. Alors qu’on pouvait l’imaginer parmi les favoris, Boasson Hagen travaille pourtant pour ses jeunes équipiers Kwiatkowski et Cannoot, tiens donc… Et pour Nibali aussi, bien sûr. Mais finalement, il est plus difficile de rester dans les roues sur la portion plate où les bourrins envoient que dans les bosses où les équipiers semblent récupérer. C’est d’ailleurs dans un bout droit de l’avant-dernier tour que Cancellara se fait la malle. Boasson Hagen, Roux et Nibali se sacrifient à sa poursuite mais ne peuvent que maintenir l’écart entre quinze et vingt secondes sur ce dernier tour. Dans leur sillage, les puncheurs comme Andy Schleck, Mollema, Betancur et même Froome essayent de remonter, le plus souvent seuls. À deux kms du but, Cancellara bute finalement dans le pied de la bosse finale. S’en suite un moment de flottement où les leaders se retrouvent piégés sans équipier. Mollema en profite pour arriver lancé de l’arrière et déposer le suisse. Le temps de réagir, le champion des Pays-Bas a déjà pris plusieurs longueurs d’avance sur le peloton. Il ne sera plus revu. Les Lotto Jumbo confirment donc leur hégémonie sur cette première manche canadienne avec un quatrième vainqueur différent en cinq éditions, alors que Betancur peur nourrir des regrets de ne pas avoir collé la roue du vainqueur. Il était de loin le plus costaud devant deux coureurs que l’on retrouvait déjà sur le podium l’an dernier, Mohoric et Simon, et Ulissi.
Classement :GP de Montréal :Deux jours plus tard, c’est le relief et non le vent qui constitue la principale difficulté de la course. En retrait sur le GP de Québec, les Lotto Jumbo reprennent le travail de sape qui les caractérise en envoyant successivement Ruijgh et Kelderman à l’avant, puis en durcissant les montées des derniers tours. Julien Simon va pourtant leur fausser compagnie dans l’avant-dernière boucle, pour n’être revu que par Kwiatkoswki et Ulissi au sommet de la dernière grosse côte du jour, 13 kms plus loin. Mollema et Felline basculent à une quinzaine de secondes, vite rejoints par Cancellara. Le champion des Pays-Bas se sacrifie alors pour ramener Felline sur ce trio inattendu. Simon est repris dans le coup de cul à 5 kms de la ligne, mais les deux hommes de tête conservent pourtant quelques secondes d’avance au moment de lancer le sprint. Une petite marge, certes, mais infime alors que Mollema lance de loin derrière et qu’eux n’osent pas offrir la victoire à l’autre. Qui en profite ? Felline, qui déborde le duo sous la flamme rouge et résiste au retour de Kwiatkowski pour la première classique World Tour de sa carrière. Felline-Kwiatkowski-Ulissi : voilà un podium qui conclue bien ces classiques automnales qui ont vu la nouvelle génération prendre doucement mais sûrement la relève des trentenaires.
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