La RencontreMaranello, le 7 août 2017Arrivé à Maranello après 2h d’avion jusque Bologne puis 1h de taxi depuis l’aéroport, j’ai passé la nuit au Maranello Palace. Un superbe endroit entouré d’un parterre de Ferrari, mais je dois avouer que je n’ai pas vraiment pris le temps de profiter du luxe de l’endroit. Dès la fin du repas réservé au Retrogusto et un petit digestif d’ « Huile de Ferrari », je rentre me reposer.
Le lundi, à l’heure prévue, je me rends au très récent centre de gestion sportive de Maranello. Le bâtiment est très moderne, mais tout y est maitrisé, dans les lignes et dans les espaces, limite chirurgical. Mon impression est d’arrivé dans un laboratoire, voir dans un hôpital, si ce n’est les couloirs vides à cette heure, ce qui ne caractérisent pas les hôpitaux habituellement. La couleur rouge est évidemment omniprésente. On est dans le luxe, la haute technologie et la qualité, on a sûrement un peu perdu le côté atelier et traditions.
Je me dirige vers la jeune femme derrière l’accueil et me présente :
« Bonjour, Michele Crepini, je suis attendu par Monsieur Arrivabene.
- Bonjour M. Crepini, M. Arrivabene finit une réunion, désolée il aura un peu de retard. Vous pouvez l’attendre ici si vous le souhaitez, sinon M. Giordano peut vous faire visiter nos locaux en attendant et je viendrais vous chercher dès que M. Arrivabene sera disponible.
- Ah oui, pourquoi pas… »
La visite accentue cette impression de maitrise, chaque espace est pensé pour une utilisation parfaite entre d’un côté le montage, le test ou la conception de pièces et de l’autre le bien-être des employés. Impressionnant, on sent que rien n’est laissé au hasard. Alors que nous arrivons dans un espace de travail entre l’open space, le laboratoire et l’entrepôt (je m’attends à voir un chariot élévateur débouler à tout moment), mon guide reçoit un appel.
« - M. Arrivabene a fini sa réunion, nous allons retourner à l’accueil, il devrait nous y attendre. Sinon il ne sera pas loin, une cigarette à la main.
Je rends le sourire cordial que M. Giordano vient de me faire.
- D’accord… Allons-y alors. Merci pour la visite. »
Nous arrivons à l’accueil :
« - M. Arrivabene vient de terminer sa réunion, il est sorti fumer. »
La secrétaire a à peine terminé sa phrase que je le vois arriver et remettre sa veste de costume Ferrari. Il fonce sur moi, sourire, regard direct et poignée de main franche, on sent une véritable envie de tester rapidement son interlocuteur. Il me salue, semble réfléchir et me dit :
« Ca vous dérange de m’accompagner faire quelques tours d’essai sur le circuit de Fiorano juste à côté. J’ai un peu plus de temps en F1, du coup j’aimerais en profiter pour être un peu plus présent sur d’autres projets. Nous sommes en train de travailler sur des évolutions pour la 488GTE. Je passe un coup de fil et on y va ? »
Cinq minutes après, je suis sur le siège passager d’une Ferrari 812 Superfast dans les rues de Maranello direction le circuit de Fiorano à deux pas de là. Petite discussion autour du doublé Ferrari en Hongrie, Vettel/Raikkonen, loin devant la concurrence. Vettel est en avance au classement pilote, ne manque que la première place au classement constructeur pour compléter le tableau.
Nous arrivons au circuit. Le temps de nous changer, Maurizio me dit qu’il s’agit de séquences de tests faisables par n’importe qui, sinon un pilote d’essai aurait été au volant. Et tout est prêt pour que je puisse l'accompagner dans le véhicule ! Je commence à douter du côté improvisé de ce petit tour de circuit…
Je passe un des meilleurs moments de ma vie sur cette piste, après deux tours à réaliser les tests assez fastidieux demandés, Maurizio m’offre deux tours de pur bonheur. Pause puis deuxième séance de tests, même exercice. Aller à de tels vitesses n’est pas une expérience que l’on peut vivre tous les jours, ça fait vraiment du bien, l’adrénaline est au maximum !
Fin de la récréation pour moi et du travail pour lui, le temps de se changer pour rejoindre le centre de gestion sportive. Sur la route du retour, cigarette aux lèvres, sans aucune introduction, il lance le sujet du nouveau vélo Bianchi/Ferrari :
« - Comme je vous l’ai dit, nous avons développé un nouveau vélo avec la société Bianchi. Mais je vous arrête tout de suite, nous n’allons pas relancer une équipe cycliste sponsorisée par Ferrari. Enfin pas directement. »