Santos Tour Down Under
World Tour
Du 15 au 20 Janvier 2022
Précédemment
En 2019, la course a donné son verdict dans Willunga Hill, comme c'est souvent le cas, avec le succès de Tom Dumoulin à l'arrivée. Il s'est imposé devant deux hommes qui sont aujourd'hui ses coéquipiers chez Movistar: Quintana et Valverde. Mais en 2020, la surprise est venue de Pologne. Lukas Owsian, représentant de la CCC, s'est imposé sur la troisième étape lors d'une échappée qui s'est terminée en raid solitaire. Le temps pris était suffisamment important pour remporter l'épreuve. En 2021, l'équipe Huawei débarquait en World Tour et le Down Under a offert un autre scénario où les favoris n'ont pas réussi à faire plier les sprinteurs italiens. Si Nizzolo (Astana) s'est imposé sur les deux premières étapes, il a ensuite laissé la main à Viviani. Le tout nouveau sociétaire de l'équipe Bahrain est parvenu, en plus de ses victoires au sprint, à rester en compagnie des puncheurs dans Willunga Hill pour conserver la tête du classement général. Rien Jorritsma a, quand à lui, terminé 4ème.
Nazaerbieke Bieken, Robert Lemmer, Xianjing Lyu, Roméo Proust, Fang Wang, Jason Wilkes
Startlist
Résumé
S'il y a eu 5 candidats à l'obtention de la seule Wild Card proposée, c'est sans surprise que l'équipe Mobius-BridgeLane l'a remporté face à Cofidis, SEG, Direct Energie et Trek. Pour cette première épreuve World Tour de l'année, les équipes sont venues en force, Air China est d'ailleurs la seule à n'avoir engagé que 6 coureurs.
Si les attaques débutent d'entrée sur la première étape, la formation de l'échappée est très compliquée. Si on voit des représentants de l'équipe Air China ou de Groupama s'y tenter, ces deux teams sont absentes du groupe qui prend le large. On retrouve Meyer (Mitchelton), Lyons (BridgeLane), Wisniowski (CCC) et Scharzmann (Sunweb). Malheureusement pour eux, la longue lutte pour former ce groupe les a éreintés. Scharzmann ne va même pas atteindre la montée de One Tree Hill Road au sein du groupe de tête. Wisniowski passe en tête et sera donc le premier porteur du maillot à pois. Même si les fuyards sont repris à 40 kms de l'arrivée, Rickaert (CCC) tente de relancer une offensive mais personne ne le suit. Le Belge est finalement repris à 12 kms du but sur l'initiative des Groupama-FDJ. Malgré cette démonstration de force de l'équipe française, la Deceuninck lance le sprint avec son gros effectif. C'est Jakobsen qui lance les hostilités avec Hodeg et bien sûr Gaviria dans ses roues. A côté de cela, Démare (Groupama) n'a que Sinkeldam à ses côtés. Le sprint tourne donc au duel entre le Colombien et le Français. Néanmoins, Gaviria manque de forces dans les ultimes mètres et Démare en profite pour s'imposer. Groenewegen (Jumbo) prend la 3ème place tandis que Lemmer (Air China) se contente d'un top 5 aujourd'hui.
Dès le lendemain, Proust (Air China) choisit l'option de l'attaque. Il est très vite rejoint par Van den Berg (BORA), Arndt (Sunweb), Jones (BridgeLane), Phinney (EF) et Roelandts (CCC). Le peloton laisse filer permettant à Phinney de passer en tête au sommet de la seule côté référencée et ainsi revenir au même nombre de points que Wisniowski au classement de la montagne. Lors du sprint massif, c'est cette fois-ci Viviani (Gulf Air) qui se découvre le premier mais sans plus de succès que Gaviria la veille. C'est même pire pour l'Italien qui se fait dépasser par beaucoup d'adversaire. Par contre, Gaviria a été prudent et il s'impose le long des barrières en ayant entrainé Kristoff (Katusha) dans son sillage. Malheureusement pour Démare qui a choisit l'autre côté de la route, il se fait dépasser par Sagan (Leonidas) sur la ligne, le privant des bonifications et l'obligeant à céder son maillot au vainqueur colombien. Petite erreur pour Lemmer qui doit se contenter d'un maigre top 10 avec une 8ème place à la clé.
La troisième étape a beau être catégorisé sur un profil plat, elle est plus compliquée que les autres. Ca n'empêche pas Meyer de retenter le coup à l'avant accompagné de Mohoric (Gulf Air), Van der Ploeg (BridgeLane) et Backaert (Dimension Data). Cependant, il y a une épine dans le pied de ce groupe, cette épine porte le nom de Van Avermaet (CCC). L'ancien champion du monde fait peur aux favoris du peloton mais il finit par renoncer au pied de Fox Creek. En passant en tête au sommet, Meyer vole le maillot à pois à Wisniowski. Ce groupe ne va pas poursuivre longtemps, ils sont repris à 80 kms de l'arrivée, entrainant immédiatement l'arrêt du peloton qui continue son avancée sur un rythme qui ne dépasse pas les 20 km/h. Ce tempo lent va durer pendant tout le second tiers de la course, permettant aux sprinteurs de plutôt bien encaisser l'enchainement de petites côtes. Néanmoins, dès que le rythme s'accélère, Lemmer en subit les conséquences en se retrouvant régulièrement en queue de peloton pour finir par se retrouver dans une cassure. A 15 kms de l'arrivée, Alaphilippe (Deceuninck) attaque, accompagné de Ballerini (Astana), Battaglin (Katusha), Haig (Jumbo) et Matthews (Dimension Data). Malgré ce tour de force, les efforts de Sagan et Lyu (Air China) permettent à un groupe d'une dizaine de favoris de rentrer. C'est donc un sprint en petit comité qui décide du vainqueur permettant à Sagan de s'offrir une nouvelle victoire devant Narvaez (UAE) et Alaphilippe. Lyu, qui est le dernier représentant de l'équipe Air China dans le groupe de 19, prend la 8ème place de l'étape. Le reste des coureurs arrive avec plus d'une minute de retard.
Le lendemain, c'est un profil vallonné qui attends les coureurs et on imagine bien qu'il y aura de nouveaux écarts de fait, surtout avec le sommet de Corkscrew Road situé à seulement 8 km de l'arrivée. D'ailleurs, les échappés seront anecdotiques sur cette étape, étant repris au pied de l'ascension. Immédiatement, les Air China se mettent au contrôle du tempo mais ça n'empêche pas Sagan et Alaphilippe de tenter de s'enfuir. Si le champion de France parvient à s'échapper, l'ancien champion du monde reste avec les autres favoris. Cependant, c'est Narvaez qui parvient à rejoindre Alaphilippe avant le sommet. Derrière le duo, on trouve un groupe de 9 hommes dont 3 membres de l'équipe Air China: Bieken, Wilkes et Lyu. Grâce à leur travail et à celui de Kwiatkowski (Ineos), le duo de tête est revu mais ça n'empêche pas Alaphilippe d'ajouter une victoire de plus à son palmarès. Sagan prend la seconde place de l'étape et s'empare du maillot orange par la même occasion. Malgré la présence de ses trois représentants dans ce groupe, Air China n'est pas encore parvenu à prendre la tête du classement par équipes. C'est AG2R qui garde la place mais avec seulement 17 secondes d'avance sur l'équipe chinoise.
La cinquième étape est l'occasion au sprinteur de revenir aux affaires, la dernière occasion pour eux étant donné que la sixième étape se dispute au sommet de Willunga Hill. Meyer, ayant perdu son maillot à pois la veille, s'échappe en compagnie de Van Avermaet. Encore une fois, le peloton n'est pas d'accord et les Jumbo rattrapent les deux hommes. Kirsch (Dimension Data) lance la seconde offensive qui permet cette fois-ci de former le groupe d'échappés avec son coéquipier Pöstlberger ainsi que Wisniowski et Phinney. Comme d'habitude sur un tel profil, ils sont rejoint à quelques kilomètres de l'arrivée et c'est un sprint massif qui décide du vainqueur. Groenewegen subit une terrible erreur de la part des organisateurs de l'épreuve. Il avait fait le plus dur en dominant ses adversaires et en passant la ligne le premier sauf que... la ligne était dessinée à quelques centimètres trop en avant. Il coupe son effort et se fait dépasser par trois adversaires. C'est donc officiellement Kristoff qui s'impose devant Lemmer et Viviani. Le coureur de la Jumbo aura beau porter une réclamation, rien ne changera et la victoire ne lui sera pas attribuée. Coup de moins bien pour les autres sprinteurs avec Démare qui termine 6ème, Gaviria 7ème et Sagan 10ème.
Avec des écarts sous la minute pour le top 10, c'est donc la dernière étape qui va décider du vainqueur avec le Willunga Hill qui sera escaladé à deux reprises. L'arrivée est d'ailleurs dessinée au sommet lors du second passage. Si on ne s'attends pas à grand chose de la part des échappés, ils ont au moins le bénéfice d'obtenir jusqu'à 3'20 d'avance. Vliegen (BridgeLane) arrive même à passer en tête au premier passage de la côte. Il est le seul rescapé de l'échappée du jour et sera repris au bas de la descente. La tactique ayant payé, les Air China se mettent au contrôle du tempo, Bieken en tête. Au pied de l'ascension finale, le champion de Chine s'écarte au profit de Wilkes qui emmène son leader. Encore une fois, Alaphilippe attaque, suivi par Sagan et Matthews. L'ancien champion de Nouvelle-Zélande ne s'affole pas et parvient à les retenir suffisamment pour empêcher l'écart de se faire. C'est en vérité derrière qu'il y a du dégât et un groupe d'une dizaine d'hommes finit par se détacher du reste. Wilkes continuant son travail, ils ne seront que 5 à parvenir au sommet. Alaphilippe conclut l'étape en s'imposant de nouveau, creusant même un petit trou d'une dizaine de seconde. Cumulé aux bonifications, cet écart permet au Français de remporter le Down Under. Lyu prend la seconde place en coiffant Kwiatkowski au poteau. Wilkes est même parvenu à tenir dans les derniers mètres, assurant ainsi à son équipe de s'imposer au classement par équipes. Etant donné que le reste des favoris arrive avec vingt secondes de retard sur Xianjing Lyu, le Chinois termine l'épreuve à la seconde place et remporte même le classement des jeunes. Wilkes, lui, termine aux portes du top 10.
Classements
Réactions
- Xianjing Lyu: "Je suis content de moi. Second face à Alaphilippe, c'est un excellent résultat. J'ai l'impression qu'il entame déjà une année aussi forte que la saison passée donc je suis satisfait de n'avoir été battu que par lui. C'est un bon moyen de lancer la saison."
- Robert Lemmer: "J'aurais aimé apporter la première victoire sous le maillot Air China. Ce n'est pas passé loin. A part la seconde étape, je suis satisfait de mes sprints. Vu qu'on est pris sur beaucoup de tableaux, il était compliqué d'avoir un train solide et j'ai aussi conscience que j'ai encore beaucoup de travail pour arriver au niveau de Groenewegen ou Gaviria. Ne pas être ridicule est donc un bon résultat pour moi."
- Franck Bouyer: "On débute la saison comme il faut. Il faudrait être exigeant pour trouver à redire. Deux hommes dans le top 15 dont un sur le podium, un maillot distinctif et le classement par équipes. L'histoire d'Air China commence à merveilles. Alaphilippe est un monstre. Faire deuxième derrière lui, c'est presque une victoire. S'il pouvait faire l'impasse sur certaines classiques du printemps, ça serait une excellente nouvelle."