Ce Tour de France se conclut par trois journées difficiles dans les Alpes avant de rejoindre Paris. Sur la première du triptyque, une belle échappée prend forme grâce au départ en bosse. Celle-ci comprend
Shalunov,
A.Yates,
Henao,
Landa,
Ulissi et
Soler, mais surtout les deux initiateurs de l’échappée, partis dès le baisser de drapeau,
Gesink et
Pinot ! Dans la deuxième heure de course, l’échappée prend le large dans le Mont Salève, et on se rend vite compte que les deux premiers du Giro n’ont pas le même état de forme. Mais par contraste avec la dernière semaine, c’est
Pinot qui semble caresser les pédales ! Dans le col de la Ramaz à plus de 80 kms de l’arrivée, le français se détache momentanément avec
Landa sur un simple relais.
Gesink et
Henao parviennent à revenir, mais pour le néerlandais, c’est pour mieux sauter dans le col de Romme.
Gesink gère son effort car il n’est « que » à 27 minutes au général (15e) et peut envisager une remontée dans le top 10 ce soir ! Devant,
Pinot est loin de ces considérations. Il dégoûte
Henao dans la Colombière, puis attaque
Landa avant de plonger dans la descente vers La Clusaz. La dernière montée inédite vers le Crêt du Merle est juste l’occasion de creuser les écarts puis de savourer sa renaissance : il s’impose avec près de 2 minutes d’avance sur le basque, 3 sur
Henao et
Gesink, et près d’un quart d’heure sur le peloton ! Cette échappée permet au néerlandais de remonter à la huitième place du général et de récupérer le maillot de grimpeur sans vraiment l’avoir joué ! Parmi les favoris, les montées sont usantes mais personne ne se sent d’attaquer l’armada Sky qui n'imprime pourtant pas un gros tempo. Seul
Frank sort dans Romme et résistera jusqu’au bout, pour l’anecdote. Dans les derniers kms, tout le monde attend l’attaque de
Quintana, qui avait mis
Froome en difficulté deux jours plus tôt. Mais c’est l’anglais qui se dévoile finalement le premier. Le maillot jaune parvient à sortir
Quintana de sa roue pour conforter son maillot de 23 secondes supplémentaires.
Mollema termine avec le colombien, une minute devant
Schleck et surtout 2’30’’ devant
De Gendt, qui se voit déposséder de son top 5 par
Barguil !
Froome n’est cependant pas le premier des favoris du jour. Il s’est fait déborder dans les derniers hectomètres par deux coureurs largués au général mais qui ont visiblement connu une excellente journée : le champion de France
Pierre Rolland, très en retrait jusque-là, et le surprenant dominicain
Jallas Amigό, parfaitement inconnu du grand public.
Si le top 4 semble figé, surtout en l’absence d’ambition de
Quintana, le reste du top 10 est encore très mouvant. La 19e étape propose une explication sur le Col du Coq avant une descente finale vers Saint-Laurent-du-Pont. Mais avant cela, une échappée prend forme, un peu moins renommée que la veille.
Vervaeke,
Samoilau,
Slagter,
Dan Martin et
Kolahdozhagh sont d’ailleurs distancés dès le col de Marcieu par trois hommes déjà présents à l’avant hier :
Shalunov,
Soler et surtout
Pinot. Le français a visiblement bien récupéré car il s’envole de nouveau à plus de 60 kms de l’arrivée sans que personne ne puisse réagir. Il ne fait encore que creuser l’écart dans le col du Coq pour s’imposer avec près de 3 minutes de marge sur
Shalunov ! Deuxième victoire en deux jours pour lui, et rapproché à 12 points de
Gesink au classement de la montagne. Au vu de sa forme retrouvée et des menottes de
Gesink en raison du général, on voit mal ce qui pourrait l’empêcher de s’emparer du maillot demain. Parmi les favoris, l’étape est plutôt calme jusque dans les derniers kms du col du Coq où
Gesink accélère pour aller chercher quelques points au sommet. Il provoque la réaction de
Froome, suivi comme son ombre par
Quintana, qui décide ensuite de le relayer plutôt que de l’attaquer.
Froome n’a plus qu’à se laisser tracter en compagnie de
Simon Yates, encore une fois très costaud, et le maillot jaune se paye même le luxe de récupérer les bonifications de la 3e place.
Gesink a été avalé dans la descente et termine à 32 secondes avec
Mollema et
Barguil. Les autres grimpeurs sont à près d’une minute des néerlandais, ce qui permet à
Mollema de conforter encore son podium et à
Gesink de grappiller encore deux places au général : le voilà sixième !