Petit rapport bi-mensuelAlors que MVDP poursuit sa préparation pour les classiques, son rival historique a brillé sur le TDF et le Néerlandais n’a pas été insensible aux performances de son rival historique WVA :
"C'est impressionnant ce que réalise Wout Van Aert actuellement. Ce n'est pas une surprise qu'il parvienne à gagner sur le plat, mais il est bien plus solide que je ne le pensais en montagne ".MondialContrairement au Belge, le Néerlandais ne disputera pas le Mondial malgré la volonté de Koos Moerenhout :
"C'est un parcours sur lequel il peut réussir. Je ne dis pas que c'est fait pour lui, c'est plus difficile que l'an dernier. J'ai transmis mes informations sur le tracé, c'est à lui de les interpréter".MVDP a décliné la participation pour des raisons logiques, les chances de succès étaient peu importante :
"Ensemble avec les entraineurs, nous avons vu que le circuit était trop difficile pour moi. Il y presque 5,000 de dénivelé positif. Je préfère me concentrer sur les objectifs suivants, en octobre, par-dessus tout le Tour des Flandres et Paris-Roubaix. Mais il y a aussi l’Amstel Gold Race, où j’adorerais gagner encore."La direction Alpecin-Fenix ajoute également que le mauvais positionnement de l'épreuve et les échéances de cyclocross ont eu de l'importance dans ce choix :
"C'est une saison chargée et d'après ce que nous entendons le parcours est très difficile. Ce serait différent s'il venait à la fin d'une certaine période, mais il se situe au milieu de la préparation pour les classiques. Il ne veut pas y hypothéquer ses chances. La chance de performer à ce Mondial n'est pas assez grande pour que Mathieu change sa préparation. Le programme est déjà assez complet et il ne s'arrêtera pas car il a aussi des ambitions pour l'hiver."Si l’épreuve à Imola ne verra pas le champion des Pays-Bas, l’édition 2021 devrait être plus favorable aux Néerlandais. L’édition se disputera dans les Flandres et les organisateurs annoncent déjà un duel titanesque entre WVA et MVDP...
Tirreno avec les classiques dans la têteComme annoncé, les grandes classiques du nord sont dans le viseur du Néerlandais. C’est dans cette optique qu’il a abordé Tirreno Adriatico, où il s'est montré offensif : "Ce n’est pas par hasard si j’ai souvent été à l’attaque sur Tirreno. Tout ce travail sera utile. Le confinement à cause du COVID-19 ne m'a évidemment pas été très favorable. Normalement, plus je cours, plus je deviens fort, et le fait de se passer de courses m'a peut-être gêné. Même au départ de Tirreno, les sensations n’étaient pas particulièrement bonnes, mais je me suis senti mieux au fur et à mesure."
MVDP était à l'attaque sur l'étape reine, où il n'avait que peu d'espoirs de rivaliser avec les meilleurs grimpeurs. La 82ème place sur l'étape reine est anecdotique, le Néerlandais faisait au soir de l'étape un petit bilan :
"Mon niveau actuel est ok, cependant je ne suis clairement pas encore au top de ma forme. Mais c’est suffisant. Cette course me donnera la force dont j’ai besoin pour être à 100% sur les classiques. C’était une étape difficile, ce n’était pas mauvais de prendre l’échappée car il y avait de nombreuses montées et la montée finale était trop difficile pour moi face aux coureurs du général."Sa victoire d'étape, il l'obtiendra lors de la 7ème étape très vallonnée de Tirreno. D'abord été échappée au sein d'un groupe conséquent, il a pu bénéficier du travail de Dries de Bondt avant de manoeuvrer subtilement le jeune grimpeur Italien Matteo Fabbro dans le final.
"C’était une étape vraiment difficile. Dès le début, la course était lancée et elle ne s’est jamais arrêtée. Ce n’était pas vraiment le plan d’aller dans l’échappée mais après une heure et demie de course, si un groupe s’éloigne, c’est que c’est un groupe fort. Je voulais essayer, le final était vraiment dur avec beaucoup de passage assez raide. Il y a beaucoup de très bons coureurs qui se préparent ici pour le Giro ici et le rythme est vraiment difficile. Après la victoire avec Tim Merlier hier, cela nous donne confiance et je suis vraiment heureux de remporter une deuxième étape pour l’équipe Alpecin Fenix”.BinckBank Tour, dernière ligne droite avant les grandes échéancesCe succès va augmenter la confiance du Néerlandais, qui se rendra au BinckBank Tour et il ne compte pas faire de la figuration :
"Le BinckBank Tour n'est pas seulement une préparation idéale pour les classiques en octobre, je prends également le départ avec l'ambition de me montrer à plusieurs reprises, vu le statut de l'épreuve. Décrocher une étape est un objectif. Le BinckBank Tour sera pour moi un peu spécial. Ce n'est pas seulement la première fois que je m'aligne au départ, mais c'est aussi une course WorldTour de plusieurs jours disputée sur le sol belge et néerlandais, ce qui est unique. Et surtout une belle opportunité de mettre à l'honneur mon maillot de champion des Pays-Bas".L'épreuve est composée de 5 étapes cette année. Les étapes 1 et 3 semblent peu sélectives, tandis que l'étape 3 est un CLM individuel de 11km. Mathieu peut bien figurer s'il le souhaite. Pour rappel, il a fini à la 14ème place du CLM de 14km sur Tirreno, loin derrière un exceptionnel Ganna, mais à 20" du champion du monde de l'exercice. Sur les premiers emballages massifs, je doute qu'une prise de risque important soit nécessaire. En revanche, il pourrait être judicieux de jouer le Golden Kilometer sur ces premières étapes.
L'étape 4 emprunte plusieurs difficultés de l'Amstel Gold Race, tandis que la dernière étape emprunte le fameux enchainement Grammont / Bosberg. Ces deux étapes sont loin d'avoir la difficulté des deux grandes classiques, mais elles constituent une très bonne préparation pour les prochaines épreuves. Clairement MVDP a le potentiel pour très bien figurer sur cette épreuve.
L'avenir d'Alpecin-FenixConcernant l'avenir de l'équipe, celle-ci n'est pas encore totalement fixée et ne maitrise pas totalement son destin. Les frères Roodhooft envisage toujours la montée en WT : "Nous avons demandé à l'UCI il y a quelques semaines quelles seraient les conséquences si une équipe du WorldTour disparaissait. En principe, la licence reviendrait à l'UCI et pas à une autre équipe. Mais avec une fusion (avec l’équipe qui disparait), la licence resterait chez la CCC actuelle. Nous envisageons la licence WorldTour, mais nous ne sommes pas ouverts à une fusion. Cependant, ce serait ennuyeux pour nous si la licence passait par une telle fusion à une équipe qui est derrière nous au classement par équipes UCI. Vous voyez ce qui s'est passé avec Israel Start-Up Nation l'année dernière…. Nous sommes dans une très bonne position sportive, mais il faut faire preuve de prudence, notre budget n’est pas celui des grandes équipes."
Les frères indiquent que le WorldTour entraine un certain nombre de contraintes, notamment celles de devoir participer à des épreuves pas adaptées aux qualités de l'équipe. En termes de budget, ce serait également bien différent :
"Notre structure actuelle fonctionne très bien et le WorldTour a plus d'obligations, donc le budget doit également être augmenté structurellement. Nous devrions d'abord en discuter avec nos partenaires."Les frères promettent que leurs ambitions pour Alpecin-Fenix sur la route ne se heurteront pas à celles de MVDP, qui rêve d'Or Olympique. A titre de rappel, MVDP souhaite continuer le VTT jusqu'en 2024.
"Je n'abandonnerai pas le rêve olympique de Mathieu, mais je n'abandonnerai pas le Tour. Nous espérons pouvoir le combiner. Supposons qu'il y ait une invitation de l'organisateur du Tour ASO, alors nous ne pouvons pas l'ignorer. Nous ne voulons pas non plus abandonner le rêve Olympique de Mathieu."