Acte I : Heureux Baroudeurs
Contrairement aux anciens parcours du Trophée des Grimpeurs, ce nouveau parcours vient profiter des difficultés des Massifs des Monts de Lacaune et du Sidobre, à cheval entre le Tarn et le Sud-Aveyron. Il propose donc un dénivelé plus important que l’ancienne, mais réparti de façon judicieuse. Afin de favoriser une belle échappée, le parti pris à été de construire un départ en escalier, empruntant plusieurs côtes assez roulantes. A la sortie de Castres, les coureurs emprunteront directement le Col des Sept Faux, long de 6.3 kilomètres pour 6% de pente moyenne. Cette montée s’enchainera directement avec le Col de Combespinas (4.6kms à 5.3%). Pour terminer sur cette première section, les coureurs grimperont ensuite la Montée de la Coustadelle (6.4kms à 5.4% dont 2.8kms à 7.2%) afin d’atteindre le point culminant du parcours, à un peu plus de 1000 mètres d’altitude.
Ce départ par palier est ainsi conçu pour permettre à des hommes costauds de s’extirper, tout en permettant tout de même à une grande gamme de coureurs d’essayer de prendre l’échappée matinale avec des pentes relativement faibles. Sur environ 40 kilomètres, il s’agit d’un départ en prise constante, qui mettra les coureurs et les équipiers déjà à rude épreuve, un premier choc à passer avant le cœur de course. Après avoir passé le Col de Piquotalen au kilomètre 55, les coureurs passeront une première fois dans Lacaune afin d’emprunter le Col de Deux Sous et celui de Bouissou. Une nouvelle descente en direction de Murasson et de l’Aveyron permettra ensuite d’enchainer avec la difficulté la plus longue du parcours : le Col de Sié, long de 7.2 kilomètres pour 5.4% de moyenne. Essentiellement pour rajouter du kilométrage, cette boucle Tarno-Aveyronnaise, avant de revenir à Lacaune, permet toutefois de continuer sur un profil en dent de scie, impropre à mettre une véritable chasse en ordre. Il s’agit également du rôle du Mur de Senaux (1.1kms à 10%), une petite difficulté qui vient casser la transition vers le cœur de course et qui marque le retour vers Castres.
Acte II : Retour en Fanfare
Le cœur de notre course se déroule du kilomètre 110 au kilomètre 155 environ, pour atteindre son paroxysme avant d’entrer dans le circuit final, voici comment nous l’avons construit. En descendant le long du Gijou après avoir parcouru de nombreuses difficultés, les coureurs, après Lacaze, vont entamer une montée perdue au milieu de la forêt, celle de la Côte de Lacaze (3.8kms à 6.8%), après entrée dans le village en lui-même. Cette section nécessitera un replacement obligatoire afin d’aborder le cœur de course et durcir en prévision de reprendre les échappés : il n’y aura plus vraiment d’endroit ou chasser de manière très efficace ensuite. Cette montée sur les hauteurs de Lacaze est suivie d’une descente roulante mais assez sinueuse en direction de Vabre, où un petit « coup de cul » attend les coureurs afin de prendre la direction de la Montée du Cros (4.1kms à 6.6%). Le pied sera plutôt facile, sur une route départementale, avant de prendre la direction de Lacrouzette sur une route annexe plus étroite et légèrement plus pentue. Après avoir rejoint celui-ci, les coureurs bifurqueront vers la montée phare du parcours, celle à laquelle les deux montées précédentes ont préparé : le Mur de Burlats, une montée en sous-bois longue de seulement 1.5 kilomètres mais présentant une difficulté moyenne de 13.7% et comprenant un passage de 500 mètres à 18% !
Avec l’Acte III sur le circuit final ensuite, peu favorable à une chasse, ce seront les 40 kilomètres précédent cette terrible montée qui auront été déterminant dans la capture des échappés, mais également dans la gestion du rythme et du placement. Nous avons essayé de construire notre premier acte et la première partie de notre cœur de course en prévision de ce moment, afin que les coureurs restent aux aguets jusqu’à cette ascension. Le placement sera primordial afin de bien aborder ces pourcentages redoutables et passer à la dernière partie de ce Trophée Castrais.
Acte III : Chaos Terminal
Même si la partie en ligne s’avère constituer la majeure partie du Trophée, nous avions quand même l’intention de terminer par un circuit à l’image de ce qui se faisait pour le Trophée des Grimpeurs précédent. Nous voulions également donner un rôle important au Mur de Burlats, sans pour autant qu’il soit décisif pour l’ensemble de la course. Il fallait une longueur assez importante pour favoriser la prise de risques sans pour autant l’être trop, et offrir un beau spectacle aux spectateurs. C’est pourquoi ce sont 3 tours de circuits qui sont courus sur les hauteurs de Castres. Long d’un peu plus de 8 kilomètres, cela fera environ 25 kilomètres à parcourir, presque 30 à partir du sommet de notre difficulté pivot.
Nous avons pris le parti d’offrir un circuit assez technique, offrant des côtes courtes, qu’elles soient à pourcentages ou plus roulantes, de telle sorte que rien n’effraie ceux voulant tenter avant l’entrée sur le circuit final. Nous avons également tenté de doser la difficulté à l’intérieur de ce circuit. Ainsi, les coureurs entameront le premier tour de circuit à partir d’un faux-plat empruntant deux-trois virages afin de mener à la Montée du Douzième Dragon (500ms à 9.2%). Au sommet de cette première difficulté du circuit, les coureurs tourneront directement à gauche afin de rejoindre le Chemin de la Caulié, une route plus large. Mais ils ne redescendront pas tout de suite, puisqu’ils devront parcourir 1 kilomètre sur un petit plateau avant de redescendre sur la route du même nom. Après 1.5 kilomètres de descente environ, les coureurs entameront la deuxième difficulté du parcours de manière abrupte. La première partie du Chemin de la Métairie Neuve (500ms à 8.8%) sera entamé presque à l’arrêt, après un demi-tour à environ 270°. La relance sera donc des plus importantes afin d’aborder au mieux cette petite difficulté.
D’autant plus qu’un attaquant ou un équipier fort trouvera un terrain parfait par la suite pour éparpiller ses adversaires : sur 900ms à 4.2% menant à la Route des Crêtes, les favoris pourront accentuer leur effort sur des pentes plus roulantes qui feront appel au lactique après une première partie de difficulté plus pentue. Presque droite, la succession des deux partie du Chemin de la Métairie Neuve pourrait également avoir un impact psychologique important pour ceux voyant leurs adversaires s'envoler (ou non). Avant de tourner à droite pour redescendre, les coureurs devront encore parcourir quelques centaines de mètres sur un plateau avant de redescendre sur la grande route du Parc de Gourjade après 1 kilomètre de descente et 1.2 kilomètre de plat. Sitôt la ligne d’arrivée franchie, il faudra retourner à droite pour ré-enchainer l’ensemble des éléments présentés dans le paragraphe ci-dessus.
A la suite de ces 3 actes, notre épilogue sera simple et concis afin de résumer toutes les informations et bien comprendre la conception de ce parcours. Nous voulions un parcours de moyenne montagne, pas forcément dur dans ces pourcentages, mais présentant un certain dynamisme et pouvant donner de grandes chances de succès à une échappée matinale constituée d’hommes forts, à même de se relayer dans un parcours casse-patte et difficile, offrant très peu de répit dans ses Actes II et III. Le peloton -ou ce qu’il en restera avant d’entrer sur le circuit final- sera ainsi mis sous tension durant toute la journée, afin de ne pas laisser les baroudeurs s’échapper. Cela occasionnera un cœur de course rythmé qui explosera sans nul doute à son paroxysme lors de l’ascension du Mur de Burlats. Les audacieux ne seront toutefois pas en reste, car ce qu’il restera des groupes de chasse devra faire avec un parcours en circuit dressé en pics d’hérisson et conçu pour offrir des retournements de situation à l’issue de courtes ascensions. Ainsi, il en faudra un paquet pour remporter ce Trophée Castrais !