par André l'ancien » 09 Déc 2019, 10:53
Bonjour.
Sauf revirement, Romain Bardet va donc tenter de se relancer sur les grands tours via le Tour d'Italie 2020.
Un choix qui n'a pas été sans surprendre au vu des tracés du Giro et du Tour l'an prochain.
Mais je suis de ceux qui pensent que ce choix repose sur des elements concrets.
Certes, avec 36 km en formule chrono individuel sur le Tour contre 59 au Giro, Bardet devrait être moins penalisé d'autant que le final sur la PBF est en pente. Je nuance : sur le Giro, le test principal est relativement accidenté sinueux et le prologue se termine par une montée quand les 30 premiers kilomètres dans les Vosges favorisent pleinement (plat et faux-plat progressif sur une route linéaire) ceux qui savent tirer du braquet. J'en conclus que pour un poids léger rouleur plus que moyen le differential de temps perdu d'un tour à l'autre ne devrait se situer au delà de la minute.
Quid de la montagne ? Avec ses dix étapes le Tour pourrait paraître taillé pour un grimpeur comme Bardet mais c'est ignorer les performances de ce dernier en montagne. Depuis 2014, le leader d'AG2R a realisé ses meilleurs résultats soit sur des étapes longues soit sur des étapes plutôt dures et non sur des courses de côtes ou des finals courts et abrupts. Au regard des étapes du Tour 2020 sans aucune étape de montagne de plus de 200 km ni aucune très grosse étape, j'ai le sentiment que Romain qui n'est pas un puncheur avec un démarrage tranchant en escalade ne serait pas favorisé face à des grimpeurs qui giclent ou face à des rouleurs-grimpeurs puissants sur quelques kilomètres. Dans l'attente du tracé des étapes de montagne de la Vuelta et du tableau comparatif des étapes les plus dures des GT (où le Giro truste les premières places régulièrement), force est néanmoins de constater que entre Giro et Tour les 3 étapes les plus dures sont sur le Giro : Madonna, Cancano et Sestriere sur des distances longues. Ajoutées la longue étape usante du massif de la Sila, le circuit final dans le Frioul et l'étape romagnole (Bardet a realisée de belles choses sur les terrains accidents de LBL et SB notamment), et la conclusion qui s'impose est que le citoyen natif de Brioude trouvera de l'autre côté des Alpes un terrain plus favorable.
Le dernier élément qui plaide pour le Giro est d'ordre psychologique. Après un Tour 2018 moins bon que 2016 et 2017, et un crû 2019 à peine sauvé par un maillot à pois dévalorisé, Bardet a besoin de retrouver ses repères sur un GT dans un contexte plus détendu.
Je pense donc que le choix du Tour d'Italie est le meilleur en 2020 à condition de retrouver les niveaux de 2016 et 2017.
Ciao.