Mais, 30 à 40 années plus tard, à l'heure où la professionnalisation et le cadre ont eux-mêmes atteint l'ouroboros, commençant allègrement à croquer ce qui fait l'essence du vélo, les mythes, l'incertitude, l'épique... N'est-ce alors pas une fenêtre opportune pour contrebalancer ce côté étriqué, à l'image des fleurissantes classiques sur chemins blancs, revenant piocher dans le passé et ainsi aligner de nouveau le présent et l'histoire ? Bordeaux - Paris semble avoir toute sa place dans le calendrier actuel où l'originalité croisée à l'historique font les mythes, à condition : à la fois d'intégrer l'épreuve dans une certaine cohérence par rapport aux réalités du cyclisme actuel dont l'aspect sportif, et à la fois de garder une spécificité suffisamment forte, qui dénote et laisse dans l'air un parfum particulier.
D'après ce préambule, voici donc la suggestion d'un Bordeaux - Paris à l'ordre du jour qui mêlent les éléments suivants :
- La distance. Le point d'orgue, se dresse logiquement comme la spécificité précise de l'épreuve. L'endurance et la résistance sont mis en avant surfant sur les caractéristiques historiques de la course. Pour cela, deux étapes de plus de 300km construites différemment, apportant la rudesse nécessaire, l'attrait du mythe.
- L'aspect sportif. Nous ne sommes plus dans le passé, il semblait essentiel d'apporter quelques touches : d'abord, des écarts préalables pour poser un petit déséquilibre avec un CLM comme première étape, qui n'empiète néanmoins pas d'un pas sur la spécificité principale de ce Bordeaux Paris, donc à distance raisonnable. Ensuite, en proposant une certaine exigence et une certaine diversité dans la construction des deux étapes en ligne. Le terrain de jeu est plat ou mal plat, casse-patte mais sans le moindre épouvantail, il est fluide et les tracés doivent le rester. Il n'y a d'ailleurs pas de place pour les côtes, pas de classement de grimpeur. Les aspérités sont essentielles pour jouer sur l'endurance et la résistance dans le cyclisme actuel mais s'intègrent ici naturellement dans l'itinéraire. Des talus, des faux-plats au fil des kilomètres, rien de plus mais rien de moins, l'exigence comme base. Une première traversée délicate tout du long dans le très mal plat en Haute-Vienne et en Creuse, puis la montée à Paris avec un final dans les petits talus de Chevreuse.
- Plus légèrement, quelques points de règlement spécifiques. Pour apporter caractère et tactiques particuliers : un sprint bonification par étape en ligne hautement doté, mais pas question de les multiplier tant l'importance que l'épreuve forme un bloc condensé semble de mise pour s'accrocher au côté historique. Bonifications : SI, 30"/20"/10", aucune aux arrivées. Egalement, pour appuyer sur la difficulté de la distance et de la gestion, les équipes seront formées de cinq coureurs maximum.
Etape 1 | Bordeaux > Cenon | 15km ITT | Gpx
Etape 2 | Bergerac > Argenton-sur-Creuse | 334km | Gpx
Etape 3 | Châteauroux > Paris | 308km | Gpx