Ecriture

[Warren Barguil]

J'aimbe beaucoup ton style d'écriture

[LeSuisse]

Ca a l'air sympa, le style est excellent. Je vais rattraper ça ce soir

[manuelito51]

J'aimbe beaucoup ton style d'écriture

Merci beaucoup, cela fait toujours plaisir à lire.
C’est vrai que je me suis lancé dans ce projet un peu étrange tout seul, dans mon coin, et que ce n’est pas désagréable d’avoir des retours.

Si je sens que ça n’intéresse pas, je remballerais vite mon projet dans mes cartons. Mais si j’ai quelques retours positifs, c’est avec plaisir que je continuerais à vous livrer le chapitre-étape quotidien.

[manuelito51]

Chapitre 4 de "Boucler la boucle" : Le long des canaux

Les petits-déjeuners des hôtels allemands sont toujours particulièrement copieux. Bien sûr, c’est à nous d’être mesurés et de ne pas en abuser, mais la tentation est tout de même significativement présente…
Nous ne sommes pas encore tous arrivés dans la salle, mais Damien nous y glisse quelques mots préfigurant ce que pourrait être le speech qui va précéder l’étape tout à l’heure.
- Bon, les gars, j’ai le sponsor qui me dit qu’on voit pas assez le maillot depuis le début. À part Lulu pendant quatre ou cinq bornes, on nous a pas du tout vus à l’avant. Alors, il veut qu’y ait un Leparieur qui chope le bon coup aujourd’hui.
Son adjoint, Manuel Reyes est le premier à marquer une réaction, et celle-ci est particulièrement claire :
- Il nous emmerde, le sponsor…
Pour le coup, je suis assez de son avis… Je laisse Clément exprimer notre position.
- Mais ils comprennent rien, on va pas se lancer à tout va dans des coups qui sont presque toujours perdus d’avance, juste pour montrer le maillot. On a Tarvo qu’est présent dans les sprints et qui peut encore se rapprocher des meilleurs, on a des gars taillés pour la suite du parcours quand on sera plus du tout dans la plaine, on va pas s’emmerder à mettre du monde devant juste pour passer à la télé.

La suite :
https://www.fichier-pdf.fr/2020/04/13/chapitre-4/

[Moko]

Super chapitre encore une fois. Par contre tu me donnes faim à chaque fois

[manuelito51]

Super chapitre encore une fois. Par contre tu me donnes faim à chaque fois

Merci beaucoup !
La méthode est un peu lâche : si je ne fidélise pas par l’intérêt sportif, je tente de fidéliser par la curiosité gastronomique !

[manuelito51]

Chapitre 5 de "Boucler la boucle" : Bordures en Zélande

Quand un homme aussi riche de connaissances sur la course que Gaultier Van Steerthegem nous transmet une information issue de son vécu, il est essentiel d’y être attentif. Aussi, ce matin, nous prêtons particulièrement attention à l’assertion qu’il nous énonce :
- Sur le Tour 2015, les gars ont beaucoup trop sous-estimé le vent dans l’étape en Zélande.
Mes lointains souvenirs de jeune téléspectateur ne me permettent pas vraiment d’avoir en tête le déroulement de l’étape susdite, mais j’imagine assez bien à quel point ces bords de mer peuvent être particulièrement venteux. J’appréhende un peu la traversée de ces îles, de ces digues ou de ces barrages. On sera loin des ponts du Danemark en termes de longueur, mais il y en aura tout de même un certain nombre au programme, et il subsiste une petite crainte de voir mon vertige perturber un peu ma course. D’autant que le risque de bordures lié au vent n’arrange rien…
L’étape du jour, longue de 204 kilomètres, nous mène de Rotterdam jusqu’à Ostende, la grande ville côtière belge sur la mer du Nord. Heureusement, la fin du parcours en Belgique, qui passera par Bruges, sera potentiellement moins exposée que toute la première partie dans les îles et les terres de cette province des Pays-Bas que l’on nomme la Zélande.
Mon collègue Léo a plutôt passé une bonne nuit, mais les symptômes ont été de retour à son réveil. Il a le nez légèrement pris et il tousse, ce sont a priori les bronches qui se trouvent un peu atteintes. Un peu de repos pourrait faire le plus grand bien en ces circonstances, sauf que du repos, nous n’en avons pas vraiment à notre programme…

La suite :
https://www.fichier-pdf.fr/2020/04/14/chapitre-5/

[Warren Barguil]

J'aimbe beaucoup ton style d'écriture

Merci beaucoup, cela fait toujours plaisir à lire.
C’est vrai que je me suis lancé dans ce projet un peu étrange tout seul, dans mon coin, et que ce n’est pas désagréable d’avoir des retours.

Si je sens que ça n’intéresse pas, je remballerais vite mon projet dans mes cartons. Mais si j’ai quelques retours positifs, c’est avec plaisir que je continuerais à vous livrer le chapitre-étape quotidien.

Je suis d'accord, avoir des retours, positifs comme négatifs, c'est essentiel
Chapitre très sympa encore une fois !

[manuelito51]

Merci beaucoup !
Le suivant (avec l'entrée en France, qui aura peut-être été un peu longue à venir) arrive tout de suite !

[manuelito51]

Chapitre 6 de "Boucler la boucle" : Pavés du Nord

Il y a un côté un peu cabotin, chez le vieux Gaultier Van Steerthegem, lorsqu’il vient d’annoncer l’arrivée imminente d’une maxime contenant une vérité essentielle sur la course du jour, et qu’il voit bien que nous en attendons l’énoncé avec impatience. Il sourit et assène, en prenant un ton solennel :
- Contrairement à ce que les gens peuvent croire, les pires Paris-Roubaix, c’est pas forcément ceux dans la boue, c’est parfois ceux dans la poussière…
J’appréhendais énormément les risques liés aux pavés glissants, et je commençais à me sentir un peu rassuré par le temps sec annoncé sur le parcours, mais cette assertion vient légèrement remettre en cause mon bel optimisme…
Il faut dire que les courses sur les pavés, c’est tout sauf ma spécialité… Que ce soit chez les juniors ou chez les amateurs, j’ai toujours fait en sorte de les éviter. Gabarit léger, je ne me sens pas fait pour cet effort, et ne suis pas de ceux qui attendent avec impatience le printemps et ses courses flandriennes. Pour tout dire, chez les Leparieur, je ne suis pas vraiment le seul. En l’absence de Tom Lootens, il n’y a guère que Dylan Auriol qui ait été un peu présent sur le final d’un Paris-Roubaix, en accrochant une dix-septième place.
Lors du briefing de ce matin, Damien insiste sur le fait que c’est à Dylan que reviendra le rôle de protéger Clément, afin qu’il termine à la meilleure place possible pour ne pas compromettre ses chances au général. Il souhaite également que Stan et Tarvo soient bien positionnés à l’approche des secteurs pavés, pour donner un coup de main si besoin. En ce qui concerne les autres, nous avons pour simple mission de nous accrocher du mieux que nous le pourrons, ce qui me semble déjà bien complexe.
Dylan assumera la mission, il sait que c’est surtout pour ça qu’il est attendu. Visualisant mon aversion pour l’exercice, il me lance :
- Hé, Lulu, tu sais comment on appelle le dernier secteur pavé, quand on arrivera sur Orchies ?
Devant mon ignorance avouée, il annonce dans un grand rire :
- Le chemin des abattoirs !

La suite :
https://www.fichier-pdf.fr/2020/04/15/chapitre-6/

[Moko]

Another one bites the dust
Another one bites the dust
And another one gone, and another one gone
Another one bites the dust

Superbe chapitre, même si j'ai l'impression que le héros n'a aucune faiblesse (à part le chrono )

[manuelito51]

Another one bites the dust
Another one bites the dust
And another one gone, and another one gone
Another one bites the dust

Superbe chapitre, même si j'ai l'impression que le héros n'a aucune faiblesse (à part le chrono )

Merci bien !
Pas trop mécontent parce que le récit d’une course sur les pavés ne me semblait pas simple...
Et je rassure, le héros a bien des faiblesses !

[manuelito51]

Chapitre 7 de "Boucler la boucle" : Monts des Ardennes

Lorsque j’étais enfant, il avait été noté très tôt que j’avais un tempérament sportif. J’étais bien coordonné, habile, assez à l’aise avec mon corps. Je me suis essayé à plusieurs sports. Pendant quelques années, j’ai même réussi à faire cohabiter la pratique du cyclisme avec celle du football. Parfois, je les enchainais même directement l’une derrière l’autre !
A priori, j’avais quelques prédispositions dans les deux domaines, et chaque camp poussait afin de me rallier à sa cause et de me faire abandonner l’autre. Je savais pertinemment qu’il me faudrait bien un jour faire un choix.
Ma famille me soutenait, de toute façon, dans tous les cas. Pour mon père, le plus important était que j’intègre pleinement le fait que la pratique sportive implique un certain nombre de valeurs devant nécessairement être toujours portées. Il m’avait un jour lancé :
- Si tu fais du vélo, sois comme Bassons, si tu fais du foot, sois comme Glassmann !
Christophe Bassons était un coureur connu pour son franc-parler, en lutte contre les pratiques dopantes particulièrement courantes à son époque. En osant l’ouvrir sur le sujet, il était devenu un paria dans son métier. Loin de lui reconnaître le mérite de sa probité, le milieu l’avait rejeté. Pour mon père, il était logiquement devenu un symbole de courage.
Quant à Jacques Glassmann, c’était le footballeur qui avait dénoncé la corruption, dont l’existence et la récurrence étaient loin d’être visualisées à l’époque. Lui aussi avait payé cher le prix de son honnêteté et de son courage. Il avait été honteusement hué sur bien des terrains de foot… Le public de l’Olympique de Marseille, peuple connu pour sa ferveur à nulle autre pareille sur notre territoire, ne pouvait alors pas comprendre ou admettre que les dirigeants qui lui offraient tellement de rêve étaient aussi ceux qui s’affranchissaient des règles avec la plus incroyable des absences de scrupules. On a appelé cela « L’affaire VA-OM », en référence à cette rencontre entre Valenciennes et Marseille, pour laquelle le valenciennois Glassmann avait donc refusé de se faire acheter, quand deux de ses partenaires avaient accepté une somme d’argent conséquente de la part des dirigeants marseillais pour ne pas être à leur meilleur niveau ce soir-là…
En regardant, de ma chambre d’hôtel, les usines sidérurgiques d’Anzin, je songe à Jacques Glassmann. Il n’était pas d’ici, il venait d’Alsace, mais je ne doute pas du fait que cette ville de Valenciennes n’a pas oublié le courage dont il a fait preuve lorsqu’il a dénoncé la tentative de corruption à son endroit.

La suite :
https://www.fichier-pdf.fr/2020/04/16/chapitre-7/

[manuelito51]

Chapitre 8 de "Boucler la boucle" : À travers mon vignoble

Ce qui est bien plaisant, dans quasiment tous les hôtels de province, c’est la régularité avec laquelle on retrouve systématiquement la presse quotidienne régionale, consultable tôt le matin au niveau du petit déjeuner. Je ne sais si c’est surtout par curiosité ou un peu par nombrilisme mais, premier levé, je suis pressé de me jeter sur l’exemplaire mis à disposition afin d’observer ce qui y est retranscrit à mon sujet.
L’article est bien présent, et l’est même sur la première des pages dédiées au sport. Le titre est tout à fait clair : « Lucas Beyron, un marnais au service de Dervin ». Il y a une photo de moi avec Clément dans ma roue, prise sur le dernier secteur pavé de l’étape d’Orchies. Sous le titre, on peut lire le chapeau suivant : « Le natif d’Épernay, néophyte sur le Tour, compte jouer au mieux son rôle d’équipier auprès du leader des Leparieur.fr, lequel ambitionne le podium et pourquoi pas davantage ».
L’accroche au lecteur est assez significative… Si la journaliste a eu l’amabilité de ne pas extrapoler sur mes ambitions personnelles, elle l’a finalement un peu fait vis-à-vis de celles de Clément ! Je me lance dans la lecture de l’article, qui débute ainsi : « Un régional de l’étape au sein du peloton alors que le tracé relie aujourd’hui le département des Ardennes à celui de l’Aube, via la traversée des terres marnaises dont il est issu. Lucas Beyron, 23 ans, ne devait initialement pas participer à ce 115ème Tour de France. Il nous confie son plaisir et ses ambitions, et évoque son rôle auprès de son leader. ».
La suite de l’article retranscrit assez fidèlement l’entretien, et est rédigée dans un style plaisant. Il y a quelques journalistes de la presse nationale qui n’affichent pas cette maitrise ! Je lui adresserai en tout cas un message de remerciement. Les intertitres, que je redoute car trop souvent sortis du contexte, retranscrivent ici fidèlement l’idée générale. Ils reprennent mes propos : « Je suis là avant tout pour aider Clément » et « Je rêve du maillot à pois ». C’est peut-être un tantinet contradictoire, mais c’est bel et bien ce que j’ai évoqué !
À côté de l’article, un encadré reprend mon « palmarès ». Il n’est pas bien fourni… Comme je ne compte aucune victoire depuis mes débuts professionnels, on peut seulement y lire la date de mon entrée dans le peloton pro, et mes quelques « places d’honneur » sur les courses que j’ai disputées. Cela donne vraiment envie de le remplir davantage.
- T’inquiète pas, ils font que commencer à parler de toi !

La suite :
https://www.fichier-pdf.fr/2020/04/17/chapitre-8/

[manuelito51]

Chapitre 9 de "Boucler la boucle" : À l'heure en terres comtoises

Il me semble que nous venons de passer devant un hérisson géant. Sur une pancarte. Cette dernière indique le parc d’attraction Nigloland, à côté de Bar-sur-Aube, à proximité de l’autoroute sur laquelle notre bus est en train de nous emmener du département de l’Aube vers celui de la Haute-Marne. C’est en effet dans le sud de celui-ci, à Langres, que l’étape du jour va débuter tout à l’heure. Le transfert est assez long, nous en avions presque perdu l’habitude, il faut compter une bonne heure et demie depuis Troyes.
Au sein du bus, l’heure est aux échanges sur l’étape du jour. C’est une échéance importante, une première incursion en moyenne montagne. Le tracé va en effet se terminer sur les reliefs du massif du Jura. Il y aura au programme une ascension classée en troisième catégorie, et deux classées en seconde, dont une constituant la montée finale. Clément et João la connaissent, ils y sont allés en reconnaissances au début du printemps, avec Léo et Tom qui ne seront malheureusement pas des nôtres aujourd’hui. Je n’avais pas été sollicité, j’étais à l’époque en phase de reprise et il n’était pas du tout envisagé que le Tour puisse être à mon programme.
Damien reprend son briefing, principalement vers Stan, João et moi, qui sommes destinés à constituer la « garde rapprochée » de Clément. Cette étape est définie partout dans les médias comme « l’étape-charnière », celle qui fait entrer le Tour dans les premières grosses pentes, et ou des écarts significatifs peuvent se creuser. Clément exprime un avis bien précis sur les trois ascensions du jour :
- La première, en sortant de Besançon, elle étirera bien le peloton, mais elle devrait pas creuser d’écart significatif. La deuxième, à cinquante bornes de la fin, au bout de la vallée de la Loue, elle va déjà faire beaucoup plus mal. Si les cadors décident de la monter un peu plus qu’au train, on va perdre un peu de monde en route, mais pas forcément Logaerts qui a finalement l’air assez costaud. Mais c’est la dernière qui va nous dire qui est vraiment fort. Y’a que cinq bornes entre le pied, dans Métabief-même, et l’arrivée en haut du Morond, le point qui surplombe le village. Va falloir être bien placé.

La suite :
https://www.fichier-pdf.fr/2020/04/18/chapitre-9/

[Moko]

Merci encore de me fournir ma lecture matinale quotidienne. Sacrées performances de Lulu jusqu'à maintenant. Par contre 35 battements par minute, ce n'est pas très réaliste

[Tilo]

Merci encore de me fournir ma lecture matinale quotidienne. Sacrées performances de Lulu jusqu'à maintenant. Par contre 35 battements par minute, ce n'est pas très réaliste

au repos pour un sportif si. Je crois que Martin Fourcade a dit qu'il pouvait descendre jusque 25 au repos.

[Samuel]

24 même son record
Et chez les apneiste en dessous des 20 en exercice !

[manuelito51]

Merci encore de me fournir ma lecture matinale quotidienne. Sacrées performances de Lulu jusqu'à maintenant. Par contre 35 battements par minute, ce n'est pas très réaliste

C'est vrai que j'avais été aussi très surpris de cette possibilité.
J'avais besoin d'avoir un personnage dont les qualités physiques intrinsèques soient très bonnes, voire excellentes.
Donc, en fait, les données de Lulu (rythme cardiaque et VO2max) sont calquées sur celles de Jean-Christophe Péraud, en très légèrement moins bonnes !

[manuelito51]

Chapitre 10 de "Boucler la boucle" : Orage en Valais

Le moins que l’on puisse dire est que l’étape du jour ne semble pas vraiment convenir à tout le monde. Au sein du peloton, tout d’abord, où beaucoup n’auraient pas détesté connaître enfin la première journée de repos en ce lundi. Mais ce ne sera que pour demain… Parmi les observateurs extérieurs aussi, au sein desquels s’expriment de nombreux individus ne semblant guère apprécier l’idée qu’après avoir déjà passé de longues journées à l’étranger entre Copenhague et l’entrée en France, le Tour puisse proposer aujourd’hui une étape suisso-italienne se déroulant donc à nouveau totalement hors de nos frontières. Un hashtag #tourdefranceenfrance semble fleurir et prospérer. Je trouve cela, de la part de ceux qui prennent plaisir à l’utiliser, d’une imbécilité sans nom…
Le Tour a vocation à être universel, à mêler l’enthousiasme de nos concitoyens comme celui de nos voisins plus ou moins proches. Et en ce sens, il doit continuer à se renouveler sans cesse. Le tracé de l’étape de jour, la première pour laquelle le terme de « haute-montagne » puisse enfin être employé, me plait considérablement. Je suis impatient, j’ai la sensation que je vais peut-être savoir aujourd’hui ce que je vaux vraiment.

La suite :
https://www.fichier-pdf.fr/2020/04/19/chapitre-10/