Panzer a écrit:
[b]Les Affranchis (1990 de Martin Scorsese )
Toujours dans le thème Gangster, quelques jours après avoir vu Irishman qui m'avait pas super plu, revoilà Scorsese sur le thème des mafieux Irlandais. Le film est plutôt bien présenté, bien raconté, je trouve que ça traine trop en longueur et qu'en 2h30 ça raconte pas grand chose. Je n'arrive pas encore à cerner Scorsese, à savoir si je l'adore ou non tellement ces films me laissent partagés, avec certains chefs d'oeuvres (Shutter Island, Infiltrés, Taxi Driver, Raging Bull) et d'autres films que je trouve "surcotés" (Affranchis, Casino, Mean Street, Irishman)
Curieux, j'ai vu un paquet de film de gangster et en dehors de "Le Parrain", j'ai rien vu de mieux que les Affranchis personnellement. Meilleur film de Scorsese d'ailleurs pour moi, au dessus de Raging Bull, Taxi driver etc, pas du tout fan de sa période de coké en général à l'inverse d'ailleurs d'Abel Ferrara qui était presque grandiose quand il était sous substance.
Mes derniers films vu (je suis dans ma période western en ce moment) :
Pour une poignée de dollars (1964) :
J'en aurai lu des critiques dithyrambiques sur ce premier volet de la trilogie que je trouve très médiocre : un Eastwood encore trop tendre, c'est plutôt mal écrit, comme d'habitude dans les spaghetti la moitié des acteurs sont choisis pour leur gueule et sont mauvais, le doublage systématique n'aide pas il faut dire... et j'ai trouvé la bande son lourdingue. Ce film est remarquable par ce qu'il a engendré plutôt que par ses qualités intrinsèques. Le suivant est déjà bien plus qualitatif.
Le bon, la brute et le Truand (1966) :
Je vais en faire hurler certains mais je ne vois pas comment il est possible de comparer ce film qui a des allures de brouillon assez mal fagoté au chef d'oeuvre qu'est Il était une fois dans l'ouest
Tout est moins bien. Vraiment moins bien.
Aucune nuance chez les personnages ni aucune épaisseur, on est très loin du trio Fonda/Bronson/Robards et n'oublions pas Claudia Cardinale...
Les pitreries d'Eli Wallach deviennent lourdingues à la longue, l'écriture est médiocre et on a bien compris qu'elle est au service des carabistouilles de nos trois compères sauf que la chasse au trésor est fastidieuse à suivre avec en trame de fond une critique assez laborieuse de la guerre de Sécession (les scène dans les tranchées sont vite expédiées et manquent de fond).
Même la bande son fait pâle figure par rapport à Il était une fois dans l'ouest.
Alors oui la scène du triel sauve le tout mais sur le plan formel c'est l'arbre qui cache la forêt (mon dieu cette photo poussérieuse...). Ce n'est pas mauvais, mais Leone a fait tellement mieux...
Rio Bravo (1958) :
Un énorme coup de coeur pour ce "western d'intérieur", Hawks renoue avec les fondamentaux, exit les grands paysages de l'ouest et les intrigues alambiquées, c'est formidablement bien écrit, drôle sans être niais, les acteurs, John Wayne en premier lieu, sont étincelants, ça se suit tout du long avec un plaisir non dissimulé, c'est extrêmement épuré et pourtant saisissant, non seulement un tour de force mais aussi et surtout une leçon de cinéma.
Réglèments de compte à OK Corral (1957) :
Deux choses m'ont déplu : le premier gros défaut du film porte sur son écriture, la première heure, plutôt lente, est entièrement consacrée à la relation naissante entre les deux protagonistes principaux (Doc Holliday et Wyatt Earp) et franchement il n'y a pas grand chose qui s'en dégage de cette première partie, la deuxième heure porte sur le conflit contre le clan Clanton mais tombe comme un cheveu sur la soupe, la tension peine à s'installer, ce qui est un comble pour un film portant sur un règlement de compte. Dommage parce que Kirk Douglas campe un personnage vraiment intéressant mais sous exploité. Globalement, l'alchimie ne fonctionne pas entre les personnages et le dénouement devient inintéressant... on est très loin d'un Rio Bravo.
La deuxième chose qui m'a dérangé, le film est vraiment trop clean, du décor aux costumes, à la mise en scène trop académique, c'est un peu trop immaculé même pour un classique de l'époque. Burt Lancaster à côté de ses pompes, bien trop lisse, renforce ce côté trop propret. Dommage parce que l'image est superbe.
Les affameurs (1952) :
Un Western façon road movie qui suit le difficile voyage de pionniers en route vers un monde meilleur , le rythme est soutenu, c'est bien écrit et bien réalisé, l'image est belle, particulièrement pour l'époque et le duo Stewart/Kennedy fonctionne à merveille, Wilson quant à lui est plus effacé et son personnage n'est pas des mieux écrit mais qu'importe...
Ce qui surprend (en bien) dans ce western ce sont d'abord les paysages, on troque les étendues désertiques habituelles pour des contrées plus verdoyantes et escarpées, ensuite les personnages sont moins monolithiques qu'attendu, il y a d'ailleurs une réflexion intéressante, presque packinpesque, avec la fièvre de l'or qui s'abat sur Portland et ce qui en découle pour nos chers pionniers... Bref un excellent western d'époque !
L'homme de l'ouest (1958) :
Une cruelle déception ce western, on commence à connaître la musique de Mann, on sent donc bien dès le début que le personnage campé par Gary Cooper a des comptes à régler avec son passé, c'est même assez maladroitement suggéré, le film connaît une rupture à mi parcours dès la rencontre entre les personnages du train et les bandits. S'en suit un longue trame dont l'issue est très prévisible et pas grand chose ne marche hélas : Gary Cooper est trop dans la retenue et à l'opposé Lee J. Cobb est dans le sur-jeu permanent, les scènes d'action sont tristement statiques avec un Gary Cooper visiblement sous neuroleptique tellement celui-ci est rigide et ralenti et la romance n'est pas crédible une seconde. Dommage.
Coups de feu dans la Sierra (1962) :
Au dela d'y déceler les prémices de l'excellentissime "la Horde Sauvage", pas grand chose à se mettre sous la dent dans ce western de série B, l'intrigue est sommaire, la réalisation paraît datée, même pour l'époque et on retrouve dans la deuxieme partie le regard désabusé caractéristique de Peckinpah avec ce mariage qui tourne à l'ignominie.
Pour autant, rien de vraiment remarquable, le rythme est mollasson, le dénouement facile et ça reste dans l'ensemble assez sage. Très vite oublié.
Pat Garrett & Billy the Kid (1973) :
Mon coup de coeur de Peckinpah. J'ai vu la version de 115 minutes et j'ai adoré. On aura beau dire que Peckinpah a parfois du mal avec le montage de ses films, ici le récit est simple et fluide, pas d’esbroufe, et comme d'habitude avec Peckinpah ses personnages anachroniques luttent contre leur époque. J'adore ce type de western un peu mélancolique mais réaliste, avec des personnages ambivalents, un dénouement tragique, à souligner l'interprétation énorme de James Coburn et la bande son superbe de Bob Dylan, la scène du vieux shérif qui meurt sous un soleil couchant avec Knockin' on Heaven's door, ça m'a prit aux tripes comme jamais. Je le trouve au dessus de la Horde Sauvage.