Leinhart a écrit:Mais au final, peut-être qu'on n'a même pas la même définition de "raconter une histoire" et dans ce cas ce débat est encore moins utile
Sans doute après un débat n'est jamais inutile je trouve, surtout entre passionnés
Mais oui j'aurais sûrement pas du mettre sur le même plan les films formalistes que tu cites et les trucs super creux que sont Gravity, the Revenant, 1917 etc.
Sinon mes derniers films vus :
The set up (1949) : on est pas très loin du court métrage avec un récit en temps réel de 72 minutes et croyez moi que c'était les meilleures 72 minutes de la semaine. Sur le plan formel c'est une claque mémorable, le noir et blanc est magnifique, les plans fixes sur les faciès sont jouissifs et le récit, en temps réel, est oppressant et nous tient en haleine tout le long. Sur le fond ça tient plus de la série B, une histoire de boxeur qui ne se couche pas, mais ça reste diablement bien fait, ça m'a d'ailleurs rappellé le train sifflera trois fois au niveau de la structure.
Fail-safe (1964) : revisionnage de ce chef d'œuvre absolu de Lumet, son meilleur film pour ma part, oui mieux que 12 hommes en colère, je crois n'avoir jamais été aussi happé par un film lors de mon premier visionnage, tout est parfait : le récit, l'interprétation, la mise en scène, le message et cette tension qui culmine à un point presque insupportable... Très grand film !
The stranger (1946) : un bon film noir de Welles sans surprise majeure, un peu fade sur le plan formel par rapport à La Dame de Shanghai avec un N&b un peu cradingue, j'ai quand même été surpris par le pitch (un haut gradé nazi qui se cache aux US sous une nouvelle identité) au vu de l'année de production du film, on est vraiment au sortir de la deuxième guerre mais sinon ça se laisse très bien regarder, Edward G Robinson y est excellent
Assurance sur la mort (1944) : un des tout meilleurs films noir que j'ai vu, l'un de ceux qui ont codifié le genre (voix off, le n&b super contrasté, la femme fatale etc), une structure sans suprise mais une réussite en tout point et l'élément qui fait de ce film plus qu'un bon film est sans doute l'atmosphère remarquable qui s'en dégage, notamment grâce à l'interpretation du trio McMurray/Stanwyck/Robinson