Morceaux choisis :
"Mais c’est dans le domaine de la protection sociale que l’incidence du vieillissement est la plus forte. Un chiffre en dit long : les retraites représentent désormais un quart des dépenses publiques en France. La santé et l’invalidité pèsent pour un peu plus d’un cinquième, soit nettement plus que les dépenses allouées à l’éducation (9 %) ou à la famille (3,7 %).
Dit autrement, le vieillissement absorbe une part croissance des ressources du pays, au détriment des investissements dans l’avenir."
Et encore, l'article est soft, en séparant les deux. Je reformule donc pour plus de clarté.
45% des dépenses publiques pour les boomers (retraite + santé + invalidité), 9% pour l'éducation, 4% pour la famille
"Dans le même temps, leur niveau de vie [ie des retraités] s’est nettement amélioré, grâce à la généralisation des systèmes de retraite depuis l’après-guerre. Mais, aussi, à de fortes revalorisations, plus importantes que l’inflation, des pensions et du minimum vieillesse jusqu’au milieu des années 1980."
"Les seniors d’aujourd’hui ont aussi bénéficié à plein des « trente glorieuses ». A une époque où l’on construisait des logements à tour de bras, ils ont pu acquérir leur résidence principale à bon compte. 75 % des seniors sont propriétaires. Résultat : si, en 1989, deux millions de personnes vivaient avec le minimum vieillesse, seuls 700 000 retraités touchent aujourd’hui une pension minimale. "
Ce que l'article ici ne dit pas, c'est que ces 75% des seniors ne sont, pour une partie d'entre eux, pas seulement propriétaires de leur logement, mais aussi d'autres résidences, qu'ils louent. Aux honnetes travailleurs, qui se retrouvent donc a réaliser un double transfert générationel, via les dépenses publiques, mais également via des loyers. Il faut donc exproprier toute résidence qui n'est pas la résidence principale, pour redonner de l'oxygene aux classes oprimées, c'est a dire les moins de 60 ans.
A contrario, plus de 20 % des jeunes de moins de 18 ans et 16 % des 18-29 ans vivent sous le seuil de pauvreté, selon l’Insee.La crise liée au Covid-19 a bien plus durement affecté les jeunes, surreprésentés dans les emplois de courte durée ou précaires. Et cette précarisation de la jeunesse a des conséquences macroéconomiques en cascade. « Cela pèse sur la croissance et la natalité, déplore Maxime Sbaihi, économiste associé à l’Institut Montaigne. Aujourd’hui, nombre de trentenaires vivent en colocation, faute de moyens, à l’âge où leurs parents achetaient leur maison et faisaient des enfants. Les baby-boomeurs, eux, ont fait Mai 68 pour moins que ça ! »
Et encore, il ne parle pas ici de l'impact mental du covid sur la jeunesse qui s'est sacrifiée pour ses ainés sans contrepartie. L'article était déja suffisamment fourni pour ne pas en rajouter une course, mais ca reste important de le nommer
"Voilà pourquoi Frédéric Monlouis-Félicité, auteur d’un essai sur l’équité entre générations (La guerre des générations aura-t-elle lieu ?, Manitoba, 2022), parle aujourd’hui d’une « préférence française pour les vieux », que l’épisode de la revalorisation des retraites de janvier, en pleine crise inflationniste, a illustrée. Tandis que nombre de salariés ont vu leur rémunération augmenter moins vite que les prix, perdant mécaniquement en pouvoir d’achat, le gouvernement a tranché en janvier en faveur d’une hausse de 5,3 % des retraites, pour compenser l’inflation. Coût budgétaire : plus de 14 milliards d’euros.
Dans le même temps, il a supprimé quelque 10 milliards d’euros de dépenses, dont certaines bénéficiant à l’éducation ou au logement – donc, essentiellement aux jeunes. « Dans une période de grande inflation, il faut aussi protéger » les retraités, s’était justifié Bruno Le Maire, alors ministre des finances. « On aurait pu ne pas indexer les retraites et flécher cet argent vers la dépendance ou la jeunesse », rétorque M. Crevel."
L'austérité, ce n'est pas pour tout le monde hein.
Seulement voilà : dans un pays vieillissant, le vote des plus âgés pèse mécaniquement davantage : ils vont deux fois plus aux urnes que les jeunes. Et oriente les politiques publiques dans une direction plus conservatrice, à savoir, portées vers la protection, le principe de précaution, voire le repli sur soi, au détriment du financement des infrastructures d’avenir, de la recherche, ou encore des investissements dans les nouvelles technologies et des start-up, par essence risqués, mais essentiels à l’innovation.
« La préférence française pour les vieux existe, elle est réelle, juge Frédéric Monlouis-Félicité. Cela fait trois ou quatre décennies que notre société a fait un choix collectif en faveur des seniors. Aujourd’hui, on a un système politique qui fait de la redistribution intergénérationnelle à l’envers. » Ce qui fait dire à certains, dont l’économiste Maxime Sbaihi, que l’on assiste à une nouvelle forme de « gérontocratie », à savoir un « système économique et social dominé par des classes âgées qui exerceraient une influence politique supérieure aux autres ».
La réforme des retraites décidée par Emmanuel Macron en 2023 en est une autre illustration, souligne-t-il. « Elle demande des efforts aux actifs, qui vont devoir travailler plus pour obtenir une retraite moindre, mais par contre aucun effort n’a été demandé aux retraités, qui, au contraire, ont pour certains gagné de nouveaux droits, par exemple la revalorisation rétroactive des petites retraites. »
Le mot clientelisme n'est pas prononcé, mais il flotte entre toutes ces lignes.
Ca prendra du temps, mais le peuple finira par comprendre.
Tres curieux de voir les commentaires de nos amis grisonnants sous l'article du Monde si quelqu'un les a