Je vous donne mes retours suite à cette journée "en enfer". Car non, je n'étais pas devant le troisième volet de la saga avec Bruce Willis, mais j'y étais bien... en enfer. Dès le réveil, je savais que la journée serait longue. Je n'ai eu droit que à qqes heures de sommeil avant de prendre la route du Halle des Foires de Liège.
Après avoir mis une bonne demie-heure avant de me trouver un place de parking pratique pour me préparer et faire les derniers ajustements sur ma machine, j'ai pu enfin retirer ma petite enveloppe contenant ma plaque de cadre et autres petites bricoles. Il faut savoir que ce challenge je l'ai fait seul. Personne de mes compagnons de route ne pouvaient m'accompagner.
Peu après le départ, je me glisse dans un groupe bien conséquent. J'ai pût profiter de leurs roues jusqu'au pied de ce punaise de Col de La Haute-Levée. Les pourcentages en plus de la météo apocalyptique que nous avons depuis le départ (pluie, bruine, grêle, vent, rafales de vent... un cocktail explosif), ont eu raison de moi dès les premiers mètres. Mais je m'accroche et je termine tant bien que mal par basculer.
Ne m'étant pas arrêté au premier ravitaillement par peur de prendre froid, c'est avec un immense bonheur que j’aperçois celui de Francorchamps. Mon bidon était vide depuis un moment, mes poches commençaient à se vider, il était temps pour moi de reprendre des forces avant les échéances à venir.
C'est avec un timide rayon de soleil que je reprends la route. Punaise, qu'est-ce que ça réchauffe les cœurs... Mais la joie est de courte durée, se présente l'interminable Col du Rosier. Au final ce ravitaillement m'a fait grand bien car malgré des mauvaises jambes, je gère bien mon effort et mes pulsations pour ne pas monter trop haut.
Se présente à moi le Col du Maquisard. J'ai oublié de vous dire que cela va faire près d'une heure que je suis seul dans le vent. Le rayons de soleil n'ont pas durées. Ils ont fait place à de la grêle de nouveau! Mon moral était bien entamé à ce moment. Heureusement je retrouve qqes roues dans l'ascension. Sans vantardise aucune, qu'est ce que c'est bon de reprendre des gars sur ce genre de montée. Du coup pour m'économiser, je me place dans les roues de 2 braves gars (Irlandais je dirai, vu leur accent).
Bordel de merde, je me retrouve au pied de La Redoute. Je n'ai plus aucune force dans le jambes. Je suis quasi à l'arrêt mais je ne veux aucunement mettre pied à terre. Il en est hors de question. Mon Giant Propel n'est clairement pas fait pour ce genre de parcours, ce genre d'ascension. Une fois au sommet, quelle joie d'avoir grimper ce géant. Je me suis motivé en lisant ces centaines de PHIL inscrit au sol (on se motive comme on le peut hein ?). J'ai déjà hâte de la refaire d'en d'autres dispositions...
Je fais une nouvelle halte à Sprimont. Le temps d'uriner et de bien manger... Et on repart pour arriver bien au chaud dans un énorme groupe au pied de la Cote des Forges. Cette ascension fût compliqué. Je l’espérais plus courte... Mais une fois au sommet, je me suis laissé glisser jusqu'à la Roche-au-Faucons.
Cette dernière côte répertoriée est juste improbable. C'est un mur qui se dresse devant vous. Ma pire ascension de la journée. A plusieurs reprises, j'ai bien failli par flancher et mettre pied au sol. Surtout dans la dernière partie où le mur, j'ai l'impression, se dresse à la vertical un peu plus! Mais un événement va me redonner de la force et du courage. Alors qu je suis entrain de me battre avec ma machine et de grimper à pas plus de 10km/h au plein centre de l'étroite chaussée, un coup de klaxon nous demande de s'écarter. Furtivement une voiture nous dépasse sur la gauche, et d'un rapide coup d’œil j’aperçois Vicenzo Nibali sur le siège passager de la voiture Bahreïn. Bordel une de mes idoles vient peut-être de se foute de ma poire... Un sursaut d'orgueil m'envahit. Et je tiens bon et franchis la ligne au sommet.
Ensuite je ne fais plus aucun effort mis à part une dernier côte dont j'ignore le nom. J'arrive sous la pluie et un vent de malade sur la ligne d'arrivée. Au bout de 7 heures d'effort, je coupe la ligne non sans satisfaction. C'était mon premier Liège Bastogne Liège, et je m'en rappellerai pour toujours. Je suis donc retourné chez moi avec cette médaille autour du coup. Aujourd'hui je l'ai montré à qui voulait la voir!
En résumé, c'était vraiment l'enfer! Qu'est-ce que j'ai eu froid... Mais qu'est-ce que c'est bon quand tu termines...