Cinglés du VentouxAvec Fauniera, Huliop, SpadArrivée à Sainte-Colombe (petit hameau en amont de Bédoin, sur la route du Ventoux) en covoit' avec Spad samedi à 16h. Huliop nous rejoint peu de temps après, tandis que Fauniera qui vient à vélo depuis Orange a du retard à cause de la SNCF. On part alors pour une boucle via les Gorges de la Nesque (
https://www.strava.com/activities/12469285276), "petit" déblocage tardif de 60km (ça en fera donc 100 pour Fauniera
). J'ai un petit peu la flemme vu la distance et l'heure de départ, d'autant que la température fraîchit. Mais les paysages lors de la remontée des Gorges valent le coup.
Grosse assiette de pâtes pour le repas (l'occasion de voir que Fauniera mange pour 3 - sans rire, j'exagère à peine), suivi d'une comparaison de nos maillages respectifs de la France à vélo grâce à StatsHunter, et d'une endiablée partie de
tarot africain. Je m'impose au finish devant Huliop, tandis que Spad et Fauniera préfèrent ne pas se départager pour la dernière place. La météo est quant à elle actualisée toutes les 30min, afin de voir si les risques de pluie augmentent au diminuent. Les prévisions sont assez hétérogènes selon les modèles, donc le départ est fixé à 7h30 pour minimiser la possibilité de finir trempés.
Le temps de ranger le Airbnb et de garer les voitures, nous ne partons finalement qu'à 8h. Quelques gouttes au départ, qui seront finalement les seules de la journée (si l'on excepte le déluge sur l'autoroute
). J'ai tenté de motiver Huliop et Fauniera à faire la première montée à bloc la veille, mais j'échoue, et fait même face à une honteuse tentative de déstabilisation de leur part, jugeant mon idée pas très maligne en vue de la suite de la sortie.
Il en faut plus pour me faire renoncer, et je m'élance à bloc dès la sortie de Bédoin. Je reviens sur eux après un gros kilomètre de faux-plat. Point positif, Huliop me passe un petit relais. Point négatif, il me dit que je ne tiendrai jamais ce rythme jusqu'en haut... Cool, ça motive.
Les jambes ne sont pas excellentes au début de la partie en forêt, le cardio un peu haut, donc je commence à douter de ma capacité à maintenir la puissance cible. J'envisage d'ailleurs de maintenir l'effort jusqu'au Chalet Reynard, puis de finir plus tranquillement. Mais une fois que j'y suis, les sensations sont un peu meilleures, il ne reste "que" 6 kilomètres, et le vent est favorable ! Je parviens alors à poursuivre mon effort, bien aidé par l'épais brouillard qui masque le sommet, et me permet de ne pas être découragé par la distance restante à parcourir. Le dernier kilomètre est affreux (comme dans mes souvenirs), d'autant que j'ai cru un instant que les piquets du col des tempêtes étaient ceux de l'arrivée (pour vous dire à quel point la visibilité était bonne
). Je récupère le vent de face sur la portion bétonnée de l'arrivée, et me fais stopper brutalement par une énorme rafale. Heureusement qu'il n'y avait pas plusieurs centaines de mètres à parcourir dans ces conditions.
Je coupe le GPS en 1h23'59", soit tout pile les 15km/h visés.
J'égale aussi ma valeur de puissance du Tourmalet de l'année dernière, mais sur une montée plus longue de 10 minutes. Bref, trop content.
Par contre, l'ambiance est flippante au sommet avec les énormes bourrasques, annoncées à plus de 100km/h par la station météo du Ventoux. J'ai peur de me faire balayer, mais suis heureusement plus abrité après la première épingle. Arrêt boulangerie à Malaucène avec les autres une fois que l'on s'est tous regroupés, où je déguste un excellent muffin tout chocolat.
Muffin pas forcément si excellent d'après mon corps, car j'ai du mal à le digérer pendant les 1h50 d'ascension suivantes.
On entame la montée groupés, mais Huliop prend rapidement le large pour tenter une deuxième montée consécutive tempo. De notre côté, on monte plutôt bien, limite I2/I3 pour ma part. Spad relance régulièrement en force dans certains passages raides, ce qui me fait faire plusieurs fois le yoyo. Pour passer le temps, nous jouons au jeu des thèmes : montées goudronnées françaises de plus de 2000m, cyclistes français ayant gagné une étape de GT depuis 2014, cyclistes français ayant fini dans le top 10 d'un monument depuis 2016, et les courses WT 2024... La ligne droite interminable à 10/11% est en effet interminable, mais mon cerveau mouline mieux que mes jambes sur l'ultime thème : montées des courses belges & néerlandaises printanières. Certaines me reviennent vraiment subitement, c'était drôle. N'hésitez pas si vous avez des propositions relativement peu évidentes qui vous viennent, histoire de voir ce que l'on aurait pu oublier.
Nous finissons la montée tous les 3 ensembles. Le sommet est toujours balayé par le vent, mais le brouillard est un peu moins présent.
Nous jugeons d'un commun accord que la descente jusqu'au Chalet Reynard n'est pas excessivement dangereuse, et que l'on peut donc tenter le 3ème versant. Descente à Sault donc, arrêt pour manger quelque chose dans l'une des rares boutiques ouvertes à 13h30 un dimanche de septembre, et nous voilà repartis pour l'ultime ascension. Nous avions décidé lors de la pause que l'on effectuerait la portion jusqu'au Chalet Reynard tous les 4, avant que chacun ne finisse à son rythme. Finalement, Huliop et Spad nous abandonnent au bout de 500m.
Je reste avec Fauniera, qui prend l'intégralité des relais au pied. Après ce petit coup de mou, ça va mieux de mon côté, et on se relaie bien sur plusieurs kilomètres. Au bout d'un moment, je sens que c'est à son tour d'être en difficulté, donc je lève un peu le pied pour que l'on reste ensemble. Il a un regain d'énergie une fois arrivés à la bifurcation avec le versant de Sault, tandis que c'est à nouveau moi qui pioche. Nous effectuons les derniers kilomètres au mental, à nouveau aidés par le vent favorable. On retrouve les autres au sommet (où le vent s'est quand même bien calmé par rapport au matin), petites photos souvenirs, et c'est parti pour une ultime descente, ultra rapide à presque 55 de moyenne.
Défi finalement bouclé en environ 6h30 de roulage, il me manque un chouilla pour atteindre les 21 de moyenne.
Très content d'avoir été capable de boucler une sortie pareille sans finir à l'agonie, tout en ayant fait la première montée à fond. Un poil déçu en revanche de ne pas avoir eu un plus de vue sur le sommet lors des 2ème et 3ème montées, mais je me souviendrai bien de cette ambiance ! Et merci à mes 3 collègues d'aventure, c'est quand même plus facile/motivant à plusieurs.
https://www.strava.com/activities/12478823141/