par darth-minardi » 07 Aoû 2018, 16:49
Pour la longueur des piste, le 500 mètres ou 400 mètres est la distance ancienne usuelle, puisque ça faisait le tour d'un terrain de foot.
Ensuite, ça s'est réduit à 333.333 mètres et vite à 250 mètres pour les compétitions dans les vélodromes modernes. À côté de ça, on a quelques cas particuliers comme à Stuttgart (285.714 mètres), à Aigle (200 mètres), à Gent (166.667 mètres).
Mais dans l'ensemble, tous les vélodromes modernes on la "distance olympique" de 250 mètres.
Pour le bordel dans les format, tous s'expliquent en regardant l'histoire des compétitions et les intérêts des organisateurs.
Avec moins d'épreuves, poursuite individuelle et par équipes et vitesse par équipes étaient de vrais tournois sur 2 (voire 3) jours lors des mondiaux. Mais avec 20 épreuves aujourd'hui, ce n'est plus faisable, sauf avoir des mondiaux sur plus d'une semaine.
Pour le keirin, ce sont des restes de cette création Japonaise, que l'UCI polit petit à petit à coup de raison sécuritaires pour ôter des ajouts incompatibles avec notre conception de la piste (comme par exemple bannir les coups car les coureurs ne sont pas dans des protections en mousse sur une piste en béton et un vélo en acier ne rendant pas).
Le format avec repêchages vient de là-bas et jusque 2016, on avait aussi des repêchages dans la vitesse individuelle (réminiscence des vieux tournois sur plusieurs jours avec des matches à 3 sur des pistes extérieures longues de 500 mètres et larges jusqu'au double des pistes actuelles. À terme, je pense qu'on n'aura plus de repêchages et un simple tournoi à élimination, juste moins sélectif (passer d'une vingtaine à 18, à, 12, puis à 6 pour la finale), pour un sprint probablement d'un kilomètre sans le derny.
Quant à l'omnium, il a évolué vers ça.
Au départ, le but était simplement fourre-tout. Le CIO a forcé l'UCI à un équilibre hommes-femmes des épreuves, donc le kilomètre, puis la poursuite individuelle et la course aux points ont disparu du programme olympique.
Alors on les a mis ensemble dans une version moderne de l'omnium, en ajoutant la course scratch, qui n'était pas aux JO, mais aux mondiaux depuis quelques années, ainsi que le 200 mètres lancés, qui sert de qualifications à la vitesse individuelle et qui était dans les anciens omniums (et aussi parce que ça va assez vite à ajouter et cela casait une 5e épreuve dans les 2 jours de compétition).
Ensuite, assez vite, le 200 mètres lancés est devenu le "tour lancé", sans trop de raison. Puis ils se sont dit que l'élimination dans les 6 Jours, c'était quand même sympa, alors ça a été ajouté.
Tout ceci était l'épreuve dans ses premières années (dont les JO 2012), avec un barème simple : on regarde le classement de chaque épreuve, on somme les places).
À l'approche des JO 2016, l'ordre a changé. La course aux points s'est retrouvé en dernier et a pris un aspect déterminant. Désormais, il y a un autre barème pour les courses d'avant (40-38-36-34-...) et les points réels comptent dans la course aux points.
Dans l'idée, cela rendait un final sympa et plus animé que le kilomètre. Dans les faits, cela n'a permis qu'aux coureurs fort en peloton de marquer des points dans le final. A priori pourquoi pas, mais sur la route, un certain Mark Cavendish a abandonné du Tour de France pour se préparer aux JO.
L'UCI a (pour une fois) eu l'avantage sur le Tour. Elle en a tiré profit en donnant l'avantage total aux courses en peloton. On ne peut pas vraiment leur donner tort, quand on voit qu'un mec comme Elia Viviani était présent aux "petits" championnats d'Europe !
Certes, cela change les coureurs et coureuses qui vont briller dans l'omnium. Côté féminin, une Sarah Hammer aurait moins réussi. On voit Laurie Berthon (à son niveau moindre), bien moins à l'aise. À l'inverse, cela permet à Kirsten Wild d'exploser la concurrence. Chez les hommes, on avait des coureurs comme Ed Clancy ou Tim Veldt. Désormais, on a plein de routiers bons ou en devenir et on en récupèrera probablement encore plus à l'approche des JO.
Dans l'ensemble, c'est bordélique, mais la piste n'est pas assez rentable, alors l'UCI doit trouver un compromis pour uniformiser les choses (l'union pros/amateurs reste assez récente), les types de vélodromes, les règles de courses qui variaient selon les pays.
Rien que pour les 6 Jours, le fait d'avoir les mêmes règlements, cela n'a qu'une dizaine d'années.
À côté de ça, il faut adapter les format pour des contraintes médiatiques (comme le récent changement pour le kilomètre), pour s'assurer d'avoir des noms connus pour que des gens s'y intéressent.
Il faut dire que la plupart des fédérations qui brillent dans la piste la pillent en même temps, il n'y a qu'à voir comment les équipes WT vont parfois faire leur marché dans des coureurs prometteurs découvert par là, tout en les empêchant d'y retourner (à moindre mesure, car plus local, on peut comparer avec le cyclocross).
Bref, c'est le bordel car beaucoup d'épreuves dans leur aspect moderne sont très jeunes.
La piste des années 80 et l'actuelle, c'est comme si on comparait la route des années 30 et l'actuelle.
Néanmoins, malgré tous les défauts du à ce bordel (et à des médias qui s'en foutent hors période olympique), je vous conseille de faire l'effort de vous y intéressez, d'aller dans des vélodromes.
Quand on est à l'intérieur, on ne s'ennuie jamais avec l'alternance de compétitions.
Malgré le côté supporter et le fail des Français à Apeldoorn aux mondiaux, j'ai adoré les 5 jours et je n'ai pas vu le temps passé, alors que j'étais dans le vélodrome 10 heures par jours ^^
Déjà, je conseille à tous les gruppettistes qui le peuvent d'aller à Paris pour la manche de Coupe du Monde. De l'intérieur, on vit vraiment les choses différemment (infinniment mieux que via des commentateurs qui ne savent pas trop de quoi ils parlent, aussi bons peuvent-ils être lorsqu'il s'agit de cyclisme sur route).